– A Rossinière, un Grand Chalet coûteux à entretenir
La résidence du peintre appartient aujourd’hui à sa veuve. Elle y habite, mais n’a pas à se soucier de l’entretien : le Canton s’en charge.
L’accord signé en 2016 prévoit que le Grand Chalet, résidence de Balthus à Rossinière, aujourd’hui domicile de sa veuve, bénéficie d’une « attention particulière » de la part du Canton en cas de rénovations majeures.
Patrick Martin
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L’accord de donation de la Fondation Balthus Klossowski de Rola a été formalisé en 2016 par la veuve du peintre, Setsuko Klossowska de Rola, le président de la fondation, Peter Berger, et les conseillers d’État Pascal Broulis et Anne-Catherine Lyon. Il comprend des peintures (dont l’autoportrait de 1935 « Le roi des chats »), des dessins, des archives et la bibliothèque de l’artiste.
«En Suisse, les fonds d’une fondation d’utilité publique doivent être utilisés exclusivement pour poursuivre l’objet de la fondation et être irrévocablement attribués à la fondation», explique Arielle de Bartha, avocate spécialisée dans le marché de l’art. Dubois. Lors d’une dissolution, le(s) fondateur(s) et leurs descendants ne reprennent jamais la propriété de leurs biens.
L’accord signé avec le Canton prévoit également que le Grand Chalet, la résidence de Balthus à Rossinière, bénéficie d’une « attention particulière » de la part du Canton en cas de rénovations majeures. Cela signifie que l’entretien de sa façade est assuré par l’État. Setsuko Klossowska de Rola n’a plus à s’en soucier, tout en restant propriétaire du bâtiment.
Élément d’attractivité
Quatre ans plus tôt, en 2012, sous le titre « Quel avenir pour le Grand Chalet ?, le journal « La Gruyère » a rapporté les propos du syndic, Jean-Pierre Neff, au conseil municipal : « La famille […] se rend compte que ce bâtiment, classé au patrimoine national, est un grand bateau. Certaines restaurations seront nécessaires à terme, et notre idée est de garantir la pérennité de ce témoin important de notre patrimoine.
Rossinière voulait empêcher que l’objet soit revendu à un particulier, mais n’avait pas « les moyens de reprendre seul l’important bâtiment ». « Notre volonté est de maintenir un lien entre le Grand Chalet et le peintre Balthus, qui est un élément d’attractivité majeur pour notre village », précise Jean-Pierre Neff.
Nous avons contacté l’administration municipale de Rossinière pour consulter les procès-verbaux des conseils municipaux qui parlaient du Grand Chalet. Le syndic Jean-Pierre Neff nous a d’abord indiqué que l’immeuble était une propriété privée et qu’il n’en avait pas été question.
Nous avons insisté, rappelant au syndic ses propos dans « La Gruyère ». «Il faut bien différencier la famille Balthus et la Fondation Balthus, qui étaient étroitement liées (sans qu’on sache exactement à qui on avait affaire) jusqu’au récent rachat par l’Etat de Vaud des actifs de la Fondation Balthus. […]» a-t-il précisé en réponse. Le Grand Chalet reste une propriété privée, son unique propriétaire est la Comtesse Klossowska de Rola. Monument historique d’importance nationale, l’édifice (comme tout édifice de classe 1) bénéficie de subventions de l’État pour son entretien.
Jean-Pierre Neff nous a autorisé à consulter les procès-verbaux du conseil municipal. Avant de conclure en passant à la troisième personne puis de nouveau à la première : « L’administrateur de Rossinière étant à l’époque membre légal de la Fondation Balthus, j’ai régulièrement informé notre Législatif (sic).»
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