nouvelles fouilles et énièmes découvertes

ARTE – SAMEDI 28 SEPTEMBRE À 20H50 – SÉRIE DOCUMENTAIRE

Chaque fois qu’un site archéologique incroyablement bien conservé est découvert, on l’appelle « Pompéi ». Une comparaison toujours exagérée, car rien ne peut vraiment égaler le miracle paradoxal de la cité romaine, à la fois rayée de la carte et sauvée par l’éruption du Vésuve en l’an 79. Là, chaque nouvelle fouille est la promesse d’une trouvaille. La vraie surprise serait de ne rien avoir sous les cendres et les pierres volcaniques. Une aubaine pour les documentaristes et la série de trois épisodes d’Elena Mortelliti s’ajoute donc à une longue liste de reportages.

Le réalisateur a suivi la dernière campagne de fouilles, réalisée en 2023. Même si on n’échappe pas aux recettes classiques de ce type d’exercice – dramatisation inutile, hypothèses plus ou moins gratuites -, il faut reconnaître plusieurs qualités à la série, à commencer par le choix de donner une large voix aux chercheurs, de tirer les différents fils de leur investigation scientifique, de montrer que l’archéologie d’aujourd’hui est un travail transdisciplinaire. Sont invités des spécialistes d’anthropologie (trois squelettes humains ont en effet été mis au jour), de zoologie, de botanique, d’épigraphie, de peintures murales et bien sûr de volcanologie.

Car, à côté des fouilles, le documentaire retrace les heures tragiques de l’éruption du Vésuve. Au lieu de filmer des figurants en costumes d’époque, Elena Mortelliti a fait un pari aussi audacieux que judicieux : reconstituer de courtes scènes en images de synthèse à la manière des fresques romaines qui ornent de nombreuses demeures de la cité campanienne.

Un tiers encore inexploré

Les archéologues ont élaboré une théorie étayée par de nombreux indices, selon laquelle l’ensemble urbain mis au jour (une boulangerie, une « buanderie » et une riche demeure) appartenait à un riche tenté par la politique. De magnifiques fresques illustrant des épisodes de la mythologie grecque, comme la rencontre entre Pâris et Hélène, montrent la volonté qu’avait le propriétaire des lieux d’impressionner ses visiteurs, de mettre en valeur sa richesse et sa culture.

Le documentaire s’étonne à tort qu’un tiers de Pompéi soit encore inexploré. Les archéologues savent en effet que la meilleure façon de conserver les vestiges est de les laisser enfouis, car les mettre à l’air libre marque le début de leur destruction. Gabriel Zuchtriegel, le directeur du parc archéologique de Pompéi, l’admet lui-même : « Nous devons restaurer et protéger à jamais les restes que nous exhumons. » Alors pourquoi creuser encore et encore ? Sans doute parce qu’aucun responsable du site n’a jamais pu ne pas laisser sa trace…