Inna Modja, du blues malien à son combat contre l’excision

Publié le 28 septembre 2024 à 08h49. / Modifié le 28 septembre 2024 à 11h03.

Parfois en colère contre un rap livré en bambara, parfois glamour sur de la soul électropop, en anglais, Inna Modja fait résonner avec la kora, les percussions et la flûte mandingue les préoccupations qui traversent sa vie et son histoire : « Dans mes textes, j’appelle les femmes maliennes à s’émanciper des carcans religieux et sociétaux, en d’autres chansons j’aborde l’islamisme radical dans le nord du Mali, la guerre, le sort des déplacés. Je ne peux pas rester indifférente car tout cela pèse sur nos vies, sur celle de ma famille et de la mienne”, a-t-elle déclaré au téléphone.

Inna Modja a grandi au Mali. Sixième d’une famille de sept enfants, ce quadragénaire se souvient de Bamako comme d’une ville en fête : « La vie était très joyeuse, rien à voir avec ce qui se passe maintenant depuis l’arrivée de la junte. La musique était partout, on entendait la radio dans chaque maison. » À 14 ans, elle rencontre le chanteur Salif Keita : « Nous vivions dans le même quartier. J’ai fait ma formation musicale avec le groupe Rail de Bamako. Sans être issue d’une famille de griots, Inna a décidé de poursuivre une carrière musicale, autour d’elle plane une constellation de grands noms, Habib Kouyaté, pour qui elle a ouvert, Oumou Sangaré, Cheick Tidiane Seck avec qui elle travaille sur son album. Motel à Bamako. « Oumou est un modèle, une Source d’inspiration pour les femmes artistes d’Afrique de l’Ouest. »

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