Le château de Pennautier, situé au pied de la Montagne Noire, près de Carcassonne, est surnommé le « Versailles du Languedoc ». Il fut construit en 1620. Louis Le Vau (1612-1670), architecte de Versailles, y fit réaliser des travaux, et André Le Nôtre (1613-1700) en dessina les jardins. Les cheminées sont des copies de celles du Trianon et une galerie de 100 mètres traverse l'édifice jusqu'à une orangeraie. Enfin, le mobilier royal, offert par le jeune Louis XIII (1601-1643) lors de sa venue à Pennautier, trône dans l'une des salles.
Unique dans le patrimoine local, plus de quatre siècles après sa construction, Pennautier est toujours dans la famille Lorgeril. Nicolas et son épouse, Miren, ont même tenu à y vivre depuis 1987. « Vivre dans un lieu rend les choses plus faciles. La vie use les lieux, mais quand ils restent vides, les effets du temps se multiplient. »assure Miren de Lorgeril.
La restauration complète et les gros travaux sont désormais terminés. Les Lorgeril ont commencé, il y a plus de vingt ans, par la façade. « Il fallait se motiver, la maison était triste. Il fallait qu’elle devienne joyeuse. Rénover la façade n’était pas le plus coûteux, mais le plus visible. On a ouvert un côté pour laisser entrer la lumière. Cela a changé l’ambiance. »témoigne la châtelaine. A l'époque, le bâtiment de 3 000 m² ne comptait que deux salles de bains. Il fallait installer le chauffage et la climatisation, et remplacer les fenêtres.
Pression extérieure croissante
Sur le plan financier, « la pente est un peu raide » pour des propriétaires qui ont parcouru le monde à la recherche du bon business model pour leur château. Comme au Royaume-Uni, la propriété ne deviendra pas un musée ou un parc d’attractions, mais un lieu de vie, entre plaisir et patrimoine. Aucune pièce n’est sanctuaire, au contraire. Le domaine doit vivre et recevoir, avec mesure. En juillet, les coureurs du Tour de France de l’équipe Cofidis y ont passé leur journée de repos. Puis sont venus les amateurs de vins chinois et vietnamiens.
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Parce que Pennautier c'est aussi au coeur d'un vignoble, planté en 1580, dont le vin était servi à la table des officiers du roi. Il produit aujourd'hui 400 000 bouteilles, dont la moitié est exportée, de la Belgique au Japon. L'activité viticole est l'un des revenus complémentaires indispensables à l'entretien du site, avec l'accueil de séminaires et, bien sûr, de touristes. « Il faut 100 000 visites par an pour entretenir un monument comme le nôtre et nous avons environ 45 000 visiteurs. »
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