super-héros « made in France »

CANAL+ – VENDREDI 13 SEPTEMBRE À 21H – FILM

Sur le podium des adaptations littéraires au cinéma, entre William Shakespeare en tête et Stephen King, on retrouve Alexandre Dumas. Longtemps considéré comme le plus visuel de tous les romans français, Les Trois Mousquetaires (1844) a fait l'objet d'une cinquantaine de films, en France comme à Hollywood.

La nouvelle version semble être la solution toute prête pour concurrencer les super-héros Marvel. Comparable à une histoire de France joyeusement racontée aux enfants, avec juste ce qu'il faut de secrets et d'aventures, le tableau d'ensemble évoque un mélange deIndiana Joneswestern et Tour de France, parsemé de châteaux et de forêts.

Dans ce premier opus, Les Trois Mousquetaires. D'Artagnanon retrouve les bases de l'intrigue de Dumas. Charles de Batz de Castelmore, dit « d'Artagnan », un fougueux Gascon de 18 ans, débarque à Paris pour faire carrière dans les mousquetaires, les forces spéciales au service du roi, parmi lesquelles figurent les expérimentés Aramis (Romain Duris), Porthos (Pio Marmaï) et Athos (Vincent Cassel).

Du Louvre à Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle, dans un royaume divisé par les guerres de religion, les épéistes vont croiser le fer pour combattre Richelieu, le premier ministre du roi Louis XIII, et sa protégée, Milady de Winter (Eva Green), qui tentent de discréditer la reine de France, Anne d'Autriche (Vicky Krieps).

L'esprit joker des scouts

Une grande partie du film tourne autour de l'art de la séduction de ce boys band en cape et bottes. Porthos, désormais bisexuel, mène une vie voluptueuse, d'Artagnan s'éprend de Constance Bonacieux (Lyna Khoudri) et, à la cour, Louis XIII (Louis Garrel, royalement angoissé) s'inquiète autant de l'état du pays que de la fidélité de sa femme.

Le film ramène le genre à la gaieté et à l'humour, dans un esprit de solidarité et de facéties, teinté d'une virilité sensible entre beaux mecs du canal Saint-Martin et colocataires d'une auberge espagnole… Les trois acteurs François Civil, Pio Marmaï et Romain Duris ont tous trois gagné en notoriété auprès de Cédric Klapisch, dont le cinéma constitue le parangon de la bande d'amis qui ne ferait pas de mal à une mouche.

Au-delà de ce cliché drôle et touchant, ce premier opus participe à la grande séance de rattrapage du féminisme, en offrant des partitions audacieuses à ses deux protagonistes, Milady et Mademoiselle Bonacieux. Si le film ne rompt pas vraiment avec des choses vues et entendues depuis cent quatre-vingts ans, il offre aussi, à travers ces dames, le plaisir d’observer ces duels du coin de l’œil… Un style « oser ou ne pas oser » révolu.