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C’est la déroute pour Emmanuelle et son érotisme triste

A chaque remake, la même question revient : était-il vraiment nécessaire de refaire un film dont le succès correspondait avant tout à son époque ? Soit il reste fidèle à l’original et n’a aucun intérêt, soit il s’en éloigne énormément et il aurait peut-être mieux valu se débarrasser de cette référence encombrante.

Dans le cas dEmmanuelle Version Audrey Diwan, la question trouve très vite sa réponse, tant l’ennui engourdit rapidement l’écran. Dès la première scène, Emmanuelle (Noémie Merlant) fait l’amour dans les toilettes d’un avion avec un inconnu, mais sans y prendre le moindre plaisir. Le prétendant porte bien son nom, tandis qu’elle se regarde dans le miroir, les pensées clairement ailleurs. Arrivée à Bangkok, pas le temps de visiter la ville : son travail consiste à inspecter minutieusement les palais les plus luxueux pour en améliorer les moindres détails. Ou encore à permettre le licenciement de la gérante (Naomi Watts, dont on se demande ce qu’elle fait là), plus au goût du conseil d’administration du groupe hôtelier. Une tâche qui lui permettra de ne plus s’amuser seule mais en compagnie d’une prostituée, Zelda (Chacha Huang) et de fantasmer sur un mystérieux client ayant la particularité de dormir… à l’extérieur du complexe de luxe.

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Et alors ? Rien. Noémie Merlant se dénude à quelques reprises, mais ces séquences restent froides, sans émotion, comme les plans léchés des magazines érotiques sur papier glacé. Voulant mettre en avant une femme qui se réapproprie son corps et ses désirs, Audrey Diwan dévoile surtout une sexualité solitaire, plutôt triste, sans réel partage. La scène finale est particulièrement révélatrice à ce sujet. Étrangement, alors qu’elle tente de se distancer des clichés machistes, seule l’anatomie de Noémie Merlant est dévoilée, pas celle de ses partenaires masculins. Et quand Emmanuelle couche avec un homme, c’est pour se soumettre à ses injonctions et à son désir.

Il ne se passe absolument rien

La volonté de mettre en avant une femme moderne et libre de ses choix est évidente, mais les bonnes intentions ne suffisent pas. Entre les scènes grivoises manquant cruellement de passion et de sensualité, l’intrigue se résume à faire lentement glisser Emmanuelle d’une scène dans une chambre cinq étoiles à une réunion de travail stéréotypée. Il ne se passe absolument rien. Les dialogues étant tout aussi pitoyables, rien ne sort de la torpeur. Comme lors de la projection du tout aussi artificiel 50 nuances de Grey.

 
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