Le new romance, un genre populaire devenu une mine d'or pour l'édition
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Le new romance, un genre populaire devenu une mine d'or pour l'édition

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La romancière Colleen Hoover lors de la première du film « It Ends With Us », une adaptation de l'un de ses romans, à New York le 6 août 2024. CAITLIN OCHS / REUTERS

Pimentées de scènes érotiques, les histoires romantiques entre une oie blanche envoûtée par un homme souvent fou et parfois violent, mais qui se terminent bien, ont pour première qualité de doper les chiffres de l’édition française. Selon la dernière étude de GFK NielsenIQ, ce genre littéraire – baptisé « new romance » – représentait 1,8 % des livres vendus en 2023, soit 6 millions d’exemplaires. Et un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros.

Après un déclin observé entre 2015 et 2020, ce segment se porte à merveille, ayant plus que doublé par rapport à 2022. L'offre s'enrichit et trouve son public – aussi bien les adultes que les adolescentes. Une particularité est également à noter dans cette étude : l'extrême concentration de ce marché sur la centaine de titres les plus populaires.

Au point que cinq auteurs, les Françaises C.S. Quill, Emma Green (pseudonyme d'un duo de romancières) et Morgane Moncomble, l'Algérienne Sarah Rivens et l'Américaine Colleen Hoover – qui bénéficient de fans absolus sur les réseaux sociaux – peuvent se targuer d'avoir vendu de 200 000 à plus d'1 million d'exemplaires chacune de leurs œuvres. Jamais plusadapté du livre éponyme de Colleen Hoover et sorti en salles le 14 août, devrait encore booster les ventes de ce best-seller.

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« La croissance sera durable » veut croire Arthur de Saint-Vincent, directeur général adjoint du principal acteur du marché, Hugo Publishing, filiale extrêmement rentable (avec 10 millions d'euros de bénéfice net en 2023 pour un chiffre d'affaires de 42 millions, selon les comptes déposés au tribunal de commerce de Paris) de la maison d'édition Glénat. Le dirigeant est persuadé que « Si l’édition ne s’adresse qu’aux catégories socioprofessionnelles les plus élevées et ne s’intéresse qu’à un microcosme, elle mourra dans quelques années. » Hugo Publishing vise, selon lui, « Un public féminin à 95%, qui démarre désormais à 15 ans et non plus à 18 ans, du fait de l'effet combiné de l'engouement pour la romance sur TikTok et de l'utilisation du Pass Culture [300 euros versés aux jeunes à partir de la 6e pour acquérir des biens culturels] ».

Marketing de machines énormes

L'énorme machine marketing mise en place par Hugo Publishing s'avère parfaitement huilée, entre le New Romance Festival, un événement annuel qui réunit la crème des auteures du monde et leurs lectrices les plus assidues – dont la huitième édition se tiendra du 1est le 3 novembre à Lyon – et surtout la plateforme d’écriture Fyctia, qui compte 200 000 membres. C’est dans ce vivier que l’entreprise découvre ses jeunes auteurs. Ceux-ci continuent d’écrire leur histoire dès qu’ils reçoivent suffisamment de « likes » à la fin de chaque chapitre. Une manière radicale de tester les lecteurs avant de publier une nouvelle œuvre…

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