À la Mostra de Venise, sexe, plaisir et politique au cœur de nombreux scénarios
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À la Mostra de Venise, sexe, plaisir et politique au cœur de nombreux scénarios

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De gauche à droite : Lidija Kordic, Denise Capezza, Pietro Castellitto, Giulia Louise Steigerwalt, Barbara Ronchi et Tesa Litvan, à la Mostra de Venise pour le film « Diva Futura », le 4 septembre 2024. MARCO BERTORELLO / AFP

Trouble in sexuality, pourrait-on dire pour paraphraser le « trouble in gender » théorisé par la philosophe américaine Judith Butler : car le plaisir, l’exploration d’autres rapports au corps, ainsi que le désir de briser les tabous ont alimenté un certain nombre de scénarios, tout au long de cette Mostra de Venise, qui s’achèvera samedi 7 septembre avec la remise du Lion d’or et d’autres prix. Le jury présidé par Isabelle Huppert sera-t-il sensible à ces nouveaux dialogues amoureux ou préférera-t-il consacrer des œuvres plus connectées à l’actualité politique, notamment sur le racisme et l’extrême droite, autres thèmes forts de cette édition ?

La compétition fut parfois laborieuse, avec peu de films excellents et des durées dépassant souvent les deux heures. Les œuvres attendues, Mariede Pablo Larrain, La chambre d'à côtépar Pedro Almodóvar, Le Joker. Folie à deuxpar Todd Phillips, Bizarre, Les films de Luca Guadagnino, etc., ont été globalement décevants. Ce sont finalement des cinéastes moins connus, et notamment des réalisatrices, qui ont émergé. Au moins une poignée, puisque seuls six films sur un total de vingt et un en compétition pour le Lion d'or ont été réalisés par des femmes.

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Le thriller érotique Bébé fillede la réalisatrice néerlandaise Halina Reijn, a ouvert le bal, marquant le retour de Nicole Kidman dans un rôle osé. L'actrice australienne incarne une grande patronne qui noue une relation sexuelle soumise avec une jeune stagiaire. Ce film au suspense précis questionne les désirs enfouis et dynamise les rapports de pouvoir, la grande patronne n'étant pas à l'abri d'une dénonciation de cette aventure illicite au sein de l'entreprise. S'il met des bâtons dans les roues du cinéma léché de l'ère post-#metoo, Bébé fille Le film ne poignarde pas les femmes dans le dos. Au contraire, il agit comme une forme de résistance : à une collègue qui la menace de chantage, le personnage de Nicole Kidman délivre cette réponse qui restera comme une punchline de cette édition : « Si je veux être humilié, je peux payer quelqu’un pour le faire. »

De même, on se souviendra de cette ligne de dialogue, dans solaire Future Diva, de l'Italienne Giulia Louise Steigerwalt, qui revient sur l'essor du cinéma porno en Italie dans les années 1980 et 1990, sous la houlette de Riccardo Schicchi (1953-2012) : « Nous sommes amoraux, pas immoraux »explique le photographe et réalisateur (interprété par Pietro Castellitto), qui défend les films sexuels comme un art et un aboutissement de l'amour libre – l'une des actrices, Ilona Staller, entrera au Parlement sous le nom de « Cicciolina ». Mais cette imagerie « paix et amour » Le porno sera de courte durée, avec l'industrialisation du X et l'exploitation des acteurs et actrices. Au programme, feu et mélancolie.

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