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A l’affiche de « Monsieur Aznavour », Tahar Rahim, l’acteur studieux

Tahar Rahim, à Paris, le 3 juillet 2024. PABLO DI PRIMA POUR LE MAGAZINE M THE WORLD. STYLE LOUIS PRIER TISDALL

« Je ne supporte pas d’écouter Charles Aznavour crier sur les enfants de l’autre côté de l’appartement ! » Si ce SMS faussement exaspéré de Leïla Bekhti, l’épouse de Tahar Rahim, a fait sourire Grand Corps Malade lorsqu’il l’a reçu, il ne l’a pas surpris. Le co-réalisateur, avec Mehdi Idir, de Monsieur Aznavour, Ce biopic consacré à l’un des derniers monstres sacrés de la chanson française a permis de voir l’acteur travailler son rôle. Il a observé Tahar Rahim se glisser lentement dans la peau de Charles Aznavour, l’accrocher d’une expression faciale, d’un mot, d’un regard et habiter son corps pendant plusieurs semaines, au point de ne plus jamais retirer la prothèse buccale qui déformait sa lèvre inférieure.

L’acteur n’a pas imité Charles Aznavour, ni ne l’a incarné : il s’est réinventé en Charles Aznavour, même dans sa vie de tous les jours. Au point que Gérard Davoust, l’ancien producteur du chanteur décédé en 2018, à l’âge de 94 ans, et qui a passé plus de quarante ans à ses côtés, en a presque pleuré. « Le jour où j’ai été invité, en arrivant sur le plateau, j’ai aperçu une silhouette dans un décor mal éclairé… Mon cœur s’est arrêté : devant moi, j’avais Charles », dit-il, toujours ému.

Et dire qu’à l’origine, personne n’avait pensé à Tahar Rahim pour le rôle ! Lorsqu’ils ont commencé leurs recherches, Grand Corps Malade, Mehdi Idir et leur producteur, Jean-Rachid Kallouche, avaient à cœur de trouver des artistes inconnus et prometteurs à qui donner leur chance, comme ils l’avaient fait pour leurs deux précédents longs métrages, Patients (2016) et Vie scolaire (2019). Le temps passe. Le début du tournage se profile et toujours personne pour incarner la star. Jean-Rachid Kallouche en discute souvent avec Tahar Rahim, dont il est très proche. L’acteur suggère des noms, mène : « Tu es allé au Conservatoire ? » En vain.

David Bertrand, le directeur de casting du film, demande enfin : « Mais pourquoi ne demandes-tu pas Tahar en mariage ? » L’équipe est enthousiaste, à une exception près : Jean-Rachid Kallouche. Le producteur connaissait bien Charles Aznavour – il a épousé Katia, l’une de ses deux filles – et il est catégorique : il « ne voit pas »notre beau-père quand il « regarde Tahar ». Sur l’insistance des autres, il accepte finalement d’en discuter avec son ami, qu’il rejoint un soir au restaurant. Tahar Rahim arrive des États-Unis, où il a tourné Mme Web, une production Marvel réalisée par SJ Clarkson. « Ils ont pensé à toi » Jean-Rachid Kallouche se dit entre deux plats. Une fois la surprise passée, son interlocuteur semble hésitant, d’autant que le gendre d’Aznavour ne cache pas ses réserves. Quelques jours plus tard, l’acteur répond pourtant qu’il est partant. « Et là, nous avons découvert la « méthode Tahar » », remembers Grand Corps Malade.

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