Vernier construit son futur centre culturel

Sous un soleil presque estival, une foule se rassemble ce jeudi au bord d’un chantier dans le quartier de la Châtelaine. Plusieurs notables du Canton et de la Commune de Vernier sont présents, tout comme des professionnels du bâtiment. Aujourd’hui est un jour particulier pour la deuxième ville du canton : la première pierre symbolique du futur centre culturel Concorde va être posée.

Ce complexe d’envergure devrait être achevé en 2026. Il comprendra une salle de spectacle pouvant accueillir de 200 à 1 000 spectateurs, dix studios de danse, 20 espaces pour la pratique de la musique ou de divers arts visuels, 133 logements pour artistes et étudiants, un hôtel et deux restaurants.

Un studio d’enregistrement et des espaces de coworking seront également prévus. Le complexe s’étendra sur près de 10.000 mètres carrés, pour un coût total compris entre 110 et 120 millions de francs.

La culture « pour tous »

« Avec l’espace Concorde, la culture ne sera pas un luxe mais un acquis », annonce fièrement Romain Jordan, président de la Fodac, la fondation qui mène ce projet. Les défenseurs du centre assurent que Concorde aura aussi une vocation sociale. Il faut dire que le centre est situé au cœur de Châtelaine, un quartier défavorisé à cheval entre Genève et Vernier.

« En ancrant ici l’espace Concorde, nous favorisons un accès facile à la culture. Les jeunes du quartier pourront venir pratiquer des instruments. On sait combien la culture est essentielle dans la lutte contre les inégalités », insiste Thierry Apothéloz, conseiller d’État chargé de la Cohésion sociale. L’emplacement contraste avec la plupart des lieux culturels situés en centre-ville.

Mais l’aspect social n’est pas tout. Le centre est appelé à rayonner à l’échelle cantonale, voire régionale. Les apprentis danseurs du CFC y installeront leur quartier général. L’espace accueillera également l’Orchestre de chambre de Genève (OCG) dans ses salles de répétition. Ce mélange de styles n’est pas un hasard. L’espace Concorde se veut pluridisciplinaire, avec des studios destinés à la co-création.

Un projet à long terme

La fierté transparaît dans tous les discours prononcés ce jeudi, car le projet revient de loin. Il a dû faire face à deux tentatives de référendum, et son budget a été prolongé à de nombreuses reprises. « Ce n’était vraiment pas gagné d’avance, reconnaît Martin Staub, maire de Vernier. Je remercie mes collègues pour leur courage. Dès leur élection, ils ont dû voter une rallonge budgétaire de 10 millions de francs. »

Après les discours, une démonstration de danse et un récital de musique albanaise par l’Orchestre de chambre de Genève ont eu lieu. « Mélanger ainsi les genres musicaux est dans l’esprit de l’espace Concorde », note en souriant un membre de l’orchestre.

Il est enfin temps de poser la symbolique « première pierre ». Les autorités ont choisi d’enfoncer dans les fondations une capsule temporelle. A l’intérieur se trouvent une bouteille de vin et un exemplaire de la « Tribune de Genève ». Dans deux ans, des artistes en herbe fouleront sûrement cette dalle de béton sans se douter de ce qui se cache en dessous.

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