L’entreprise française a décidé de privilégier un modèle de redistribution des revenus faisant la part belle aux artistes, contrairement aux autres acteurs du secteur.
France Télévisions – Culture Editorial
Publié le 15/01/2025 10:28
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La plateforme française de streaming musical Deezer a annoncé mercredi 15 janvier, en association avec la Sacem, renforcer son modèle pour « une rémunération plus juste » des droits d’auteur des artistes, davantage liés à ce qu’écoutent les abonnés. « Notre modèle garantit qu’une plus grande part de ce que paient les abonnés revient aux artistes qu’ils écoutent, tout en contribuant à lutter contre la fraude. » a souligné Alexis Lanternier, directeur général de Deezer, dans un communiqué.
Les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, représentés par la Sacem, sont concernés par cette redistribution basée sur le modèle dit « artiste centric ». Il se différencie du modèle initial des plateformes, au prorata des écoutes totales (« market centric »), qui a fait l’objet de vives critiques. Ainsi un abonné qui paie environ 12 euros par mois mais n’écoute pas les artistes dominants voit la majorité de son abonnement se diriger vers ces chanteurs plus « streamés ». Cette logique pénalise les artistes ayant un public plus restreint, dans des styles moins populaires.
L’évolution réalisée par Deezer permet de «promouvoir la vraie musique, excluant les contenus parasites et prenant mieux en compte la diversité des esthétiques et des genres appréciés sur la plateforme »a souligné Cécile Rap-Veber, directrice générale de la Sacem. Ce contenu parasite concerne les bruits blancs (vent, pluie, aspirateur…) qui polluent les quais. Avec cette mise à jour, ils ne pourront plus percevoir de royalties.
Le modèle établit également un bonus pour “vrai” professionnels : les chansons d’artistes avec au moins 1000 streams provenant de 500 abonnés différents chaque mois sont payées deux fois plus par stream que les autres. Des garde-fous sont prévus pour prévenir les « comportements frauduleux », comme les faux flux générés artificiellement.
Le montant payé pour les droits d’auteur n’a pas été précisé, ce calcul dépendant de plusieurs facteurs. Environ 70 % des revenus générés par les plateformes de streaming sont restitués sous forme de redevances aux ayants droit, qui les répartissent à leur tour selon des conditions prédéfinies.
Deezer avait déjà modifié sa rémunération fin 2023 via une collaboration avec le géant Universal Music Group, qui concernait la musique enregistrée, soit une partie des droits. Désormais, « l’artiste centré » s’applique également aux créateurs de l’œuvre musicale.