De nouveaux chiffres confirment la forte domination du français en Région bruxelloise au détriment du néerlandais

De nouveaux chiffres confirment la forte domination du français en Région bruxelloise au détriment du néerlandais
De nouveaux chiffres confirment la forte domination du français en Région bruxelloise au détriment du néerlandais
Bruxelles est à 92% francophone, selon les déclarations fiscales

“C’est grâce aux questions du Défi que nous disposons encore d’une indication relativement fiable de la répartition entre francophones et néerlandophones à Bruxelles et en périphérie bruxelloise”tandis que le dernier recensement linguistique en Belgique date de 1947, commente M. De Smet. “Les résultats sont clairs et montrent une stabilisation, voire une augmentation de la présence francophone, même si l’on sait tous que le français est une sorte de lingua franca. (langage véhiculaire, NDLR) à Bruxelles. Certaines personnes ne parlent pas correctement le français ou le néerlandais, mais utilisent le français qui est de loin la langue dominante dans la capitale.

La connaissance du français diminue

Le professeur Patrick Deboosere (VUB), spécialiste de la démographie bruxelloise, estime que les chiffres évoqués dans les réponses parlementaires sont représentatifs de la réalité. “On soupçonne depuis plusieurs années qu’il y a environ 10% de néerlandophones à Bruxelles.»

Absence de recensement, »il est très difficile d’avoir un chiffre précisil élabore. Par exemple, il existe de nombreux couples mixtes à Bruxelles ; on ne sait pas clairement quelle langue ils choisissent pour leur déclaration fiscale commune. Il y a aussi une population croissante qui ne parle ni français ni néerlandophone et qui soumettra plutôt sa déclaration en français.

mouette

À la maison, les jeunes peuvent parler arabe, portugais ou espagnol. Mais ils vont à l’école en néerlandais et parlent français avec des amis.

Par ailleurs, selon le dernier « Baromètre linguistique » Brio (Centre d’information, de documentation et de recherche de Bruxelles) de la VUB, publié en mai 2024, la connaissance du français et du néerlandais est en déclin à Bruxelles, au profit notamment de l’anglais.

« Parmi les jeunes, il y a beaucoup de multilingues. À la maison, ils parlent arabe, portugais ou espagnol. Mais ils vont à l’école en néerlandais et parlent français avec des amisexplique Patrick Deboosere. Bruxelles a beaucoup évolué en 50 ans.»

Les partis néerlandophones surreprésentés

Au niveau politique, on constate que les partis politiques néerlandophones ont rassemblé ensemble quelque 17,1% des suffrages exprimés lors des élections régionales bruxelloises du 9 juin, un résultat bien supérieur au poids des néerlandophones dans la capitale. Le professeur Deboosere confirme la thèse selon laquelle de nombreux francophones ont voté pour des listes néerlandophones, et une en particulier : l’Equipe Fouad Ahidar.

Le vote massif des francophones pour les partis flamands révèle les failles du système bruxellois : « Un apartheid électoral qui ne reflète pas la réalité »

« Nous pouvons savoiril analyse, en comparant les élections régionales avec les élections européennes et dans certaines communes (à l’occasion de l’élection locale du 13 octobre, NDLR) où Fouad Ahidar ne s’est pas présenté. Nous voyons des différences. Certains éléments indiquent que les francophones ont voté pour lui.» Mais cela n’explique pas tout, ajoute le professeur. “Il y a encore pas mal de bilingues à Bruxelles qui accordent plus d’importance à l’orientation politique qu’au régime linguistique.»

Le poids des francophones en périphérie

Les chiffres obtenus par François De Smet montrent également une présence francophone importante dans les six communes à facilités linguistiques de la périphérie bruxelloise (Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel, Drogenbos, Crainhem et Wezembeek-Oppem). En 2023, 63,6 % des déclarations fiscales ont été complétées en français et 73,9 % des nouveaux retraités ont été identifiés comme francophones.

mouette

Nous sommes préoccupés par les négociations en Arizona. Il n’y a pas de Bruxellois autour de la table. Je crains un état de faiblesse chez les francophones.

«Cela montre la forte empreinte des francophones en périphérieselon le député fédéral. Ces chiffres nous aident, au Défi, à développer nos politiques de défense des droits des francophones, puisque nous sommes les derniers à le faire. Cela conforte nos revendications actuelles, comme la volonté de permettre aux communes disposant d’équipements en périphérie de choisir leur Région. (Bruxelles ou Flamand, NDLR) ou la préservation des droits des francophones.

«Le programme bruxellois de la N-VA vise à anéantir l’existence de la Région bruxelloise»

« Nous avons aussi des craintes sur les négociations de la coalition de l’Arizona (N-VA, MR, Engagés, CD&V, Vooruit)conclut M. De Smet. Il n’y a pas de Bruxellois autour de la table. Je crains un état de faiblesse des francophones, qui céderaient à la facilité sur des sujets importants pour les Bruxellois, comme le statut des communes à équipements, l’avenir des établissements scientifiques fédéraux, ou la fusion des zones de police et des CPAS… »

 
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