David Oelhoffen et Sorj Chalandon pour « Le Quatriième mur » au cinéma, et la 35ème édition du Festival Flamenco de Nîmes

David Oelhoffen et Sorj Chalandon pour « Le Quatriième mur » au cinéma, et la 35ème édition du Festival Flamenco de Nîmes
David Oelhoffen et Sorj Chalandon pour « Le Quatriième mur » au cinéma, et la 35ème édition du Festival Flamenco de Nîmes

Le film Le quatrième mur de David Oelhoffen, fidèle adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon (aux éditions Grasset), se déroule à Beyrouth dans les années 1980, où le metteur en scène utopiste Georges arrive en pleine guerre pour mettre en scène la pièce Antigone par Jean Anouilh, dans un pays qu’il ne connaît pas. Pour le journaliste et romancier Sorj Chalandon, le film réussit ce que le protagoniste de cette fiction ne parvient pas à faire. En effet, alors que “Georges ne va pas pouvoir monter cette pièce, David Oelhoffen a réussi à faire ce film en prenant des acteurs de chaque campexplique ce dernier. Ces derniers ont des confessions différentes, mais il leur a fait jouer des rôles, des confessions qui ne sont pas les leurs. (…) Alors il est allé encore plus loin [de ce que le protagoniste Georges a fait] en demandant aux gens de mettre en scène le chagrin de l’autre côté ».

Un mélange entre fiction et réalité qui ne s’arrête pas là puisque le film a été tourné en 2022, « juste avant la reprise de la guerre »se souvient le réalisateur David Oelhoffen. « Le fait d’avoir tourné au Liban donne ce mélange de présent et de passé »il partage. Un choix de tourner dans le pays où se déroule le roman qui tenait à cœur au réalisateur.

« J’ai tout de suite senti que c’était aussi un film sur la porosité entre illusion et réalité. C’était donc très important pour moi de capturer cette réalité libanaise, de capturer Beyrouth.

David Oelhoffen

franceinfo

Comme Sorj Chalandon lorsqu’il était grand reporter à Beyrouth, Georges a également été témoin du massacre de Sabra et Chatila en 1982. “C’est lorsqu’on doit représenter un massacre au cinéma qu’on se pose le plus de questions en termes d’esthétique et d’éthique… On a peur d’être obscène”confie le cinéaste. Ce dernier explique qu’il « accro aux pages de Sorj [en essayant] filmer la terreur sur le visage de quelqu’un, plus que la terreur elle-même ». Un parti pris esthétique validé par Sorj Chalandon lui-même. « Je l’ai vécu exactement dans le film comme je l’ai vécu dans la vraie vie. (…) On n’est pas du tout dans l’obscénité, on est dans la retenue.»

Le film Le Quatrième Mur, en salles à partir du 15 janvier 2025.

Thierry Fiorile emmène Tout Public au bord de la Méditerranée, plus précisément à Nîmes, où se tient le Festival de Flamenco qui fête cette année ses 35 ans. Un festival qui s’est professionnalisé au fil des années, et où les formes scéniques plus élaborées rendent aussi les artistes plus sages. Cela n’empêche toutefois pas certains artistes de profiter des avancées techniques et en matière de décoration au service de leur folie créatrice. C’est notamment le cas de Niño de Elche, dont les performances vocales et même orales explorent de nouvelles voies pour se rapprocher au plus près des racines gitane et sauvage du flamenco. Un spectacle où se mélangent lumière, guitare et musique électronique. « La plupart des artistes de flamenco sont pleins de complexespartage le chanteur. Ils voulaient devenir de grands musiciens classiques et docteurs universitaires, avoir autant de technique que les guitaristes classiques, avoir un pitch parfait, être toujours accompagnés d’un rythme parfait. Ils ont oublié la dissonance, la rudesse, la violence du flamenco, tout ce qui m’intéresse. Le profane et le sacré sont indissociables, surtout dans le flamenco quand on est iconoclaste.

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Encore une artiste qui met l’innovation au service de son art dans ce 35e édition du festival, c’est la danseuse Ana Pérez, qui mélange groove et flamenco dans son spectacle. “C’est la première fois que je prends mes responsabilités et que je me place sur scène comme musicien et pas seulement comme danseur de flamenca”a-t-elle confié au micro de franceinfo. Cette dernière se réjouit d’ailleurs de sa venue dans la ville de Nîmes. « J’ai l’impression que c’est une ville de flamenco. C’est ça qui est fou : nous nous adressons à un public de connaisseurs heureux et curieux de découvrir quelque chose de nouveau.

Concert au 37 ½ d’Ana Pérez aura lieu le jeudi 16 janvier 2025 au Théâtre de Nîmes.

Le 35e édition du Festival de Flamenco au Théâtre de Nîmes, du 9 au 18 janvier 2025.

Une émission avec la participation de Thierry Fiorile, journaliste au service culture de Franceinfo.

 
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