Zhang Chongren, le sculpteur chinois qui a inspiré le personnage de Chang dans « Le Lotus Bleu »

Zhang Chongren, le sculpteur chinois qui a inspiré le personnage de Chang dans « Le Lotus Bleu »
Zhang Chongren, le sculpteur chinois qui a inspiré le personnage de Chang dans « Le Lotus Bleu »

NOUVELLES.

Le 8 janvier 2025, une réédition de Tintin et le Lotus Bleu et une biographie du célèbre sculpteur chinois Zhang Chongren. Le lien ? Zhang, grand ami d’Hergé, l’aide à écrire la bande dessinée publiée en 1935 et lui inspire le personnage de Tchang, qui apparaît pour la première fois dans cet album.

En 1990, le sculpteur raconte à Frédéric Mitterrand l’histoire de leur rencontre. Une discussion disponible en tête d’article.

L’ARCHIVE.

Tout commence en 1934. Hergé va alors commencer à écrire le Lotus Bleu et voulait emmener Tintin en Chine. Connaissant très peu les coutumes et la culture de ce pays, il décide de contacter Zhang Chongren pour en savoir plus. Originaire de Chine, Zhang a étudié la sculpture à l’Académie Royale des Beaux- de Bruxelles.

En 1990, au micro de Frédéric Mitterrand, ce dernier se souvient de sa rencontre avec Hergé : « Il veut écrire un livre sur Tintin en Chine, mais il n’a aucun document. Alors il me demande : « Pouvez-vous m’aider ? »

Zhang fait donc découvrir à Hergé la culture chinoise, lui fournit les documents nécessaires à l’écriture de l’aventure de Tintin et crée les calligraphies présentes dans l’album. Son apport est tel qu’Hergé décide de créer un personnage pour lui rendre hommage : Chang, l’ami de Tintin.

Comme le raconte le sculpteur sur le tournage de « Étoile Palace », les chemins des deux amis se séparent en 1935 lorsque Zhang quitte la Belgique pour retourner en Chine. De retour dans son pays, le sculpteur se concentre sur sa carrière et acquiert une certaine réputation. Restés en contact jusque-là, Hergé et Zhang finissent par se perdre de vue avec le début de la Seconde Guerre mondiale.

Des retrouvailles tardives

Après la guerre, Zhang poursuit son activité de sculpteur, mais le contexte socio-politique complique sa tâche. Tombé en disgrâce avec l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong et la Révolution culturelle de 1966, il fut finalement réhabilité dans les années 1970. L’arrivée de Deng Xiaoping à la tête de la Chine et la libéralisation économique du pays lui permettent de retrouver une grande notoriété et d’être nommé directeur des Beaux-Arts de Shanghai.

L’histoire d’amitié entre Zhang et Hergé, quant à elle, était loin d’être terminée. De l’autre côté du globe, Hergé n’avait pas oublié son ami. Comme le raconte Frédéric Mitterrand : « Pendant ce temps-là, sans le savoir, Hergé te cherchait. Il te cherchait tellement qu’il a fait ce livre, Tintin au Tibetoù il vous voit apparaître dans un rêve. »

Les recherches d’Hergé n’ont pas été vaines ; les deux amis finissent par se retrouver le 18 mars 1981 à Bruxelles, devant les caméras des journalistes, après plus de 47 ans de séparation. Mais les festivités furent de courte durée. Hergé était déjà très affaibli par une leucémie qui l’a emporté, deux ans seulement après ces retrouvailles.

Zhang, pour sa part, poursuit sa carrière de sculpteur. Il s’installe en à partir de 1985 et réalise même la sculpture du buste du président François Mitterrand suite à sa réélection en 1988. Il décède en octobre 1998, à l’âge de 91 ans, en banlieue parisienne.

 
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