Livre. La radio est un art qui manque de littérature. Egalement la publication des Presses universitaires de Rennes (PUR), trois ans plus tard Micros de nuit. Histoire de la radio de nuit en France, 1945-2012par Marine Beccarelli, du Envie d’une belle radio aujourd’hui (PUR, 2024) est particulièrement bienvenue. Bienvenu, voire indispensable, à l’heure où plane la menace d’une fusion de l’audiovisuel public et où le mot « podcast » semble être devenu une marque ou un sésame – en tout cas, un sacré fourre-tout.
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, la radio est une passion et un métier, comme le montre si bien cet ouvrage collectif dirigé par Eliane Beaufils, Christophe Deleu et Pierre-Marie Héron. On ne peut en effet pas mettre sur le même plan un podcast de conversation tenu par un influenceur et le travail d’un auteur, d’un réalisateur, d’un preneur de son, d’un bruiteur, d’un monteur (bref, d’une équipe), qui réfléchissent à la manière de donner la parole aux autres et au monde.
Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas ici de regretter un passé qui n’existe plus – d’autant que le tournant numérique a permis à la radio, art jusqu’alors dramatiquement amnésique, de devenir un stock d’art. , et non plus seulement couler. Précisons également que ces travaux se concentrent sur les radios dites « créatives », qui ne sont pas celles des programmes journalistiques de type spécifiquement informatif.
Le goût du son
Divisé en deux parties, l’ouvrage s’intéresse d’abord à la fiction radiophonique qui, comme on le rappelle, trouve son origine dans la décision de Radio France, en 1992, à l’initiative d’Alain Trutat (1922 -2006), de rebaptiser le département « fiction ». de France Culture au département « fiction ».
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Parmi les nombreuses contributions, notons le passionnant entretien mené par Christophe Deleu, professeur des sciences de l’information et de la communication à l’Université de Strasbourg, avec la scénariste et réalisatrice Mariannick Bellot, mais aussi le texte de Christophe Rault, fondateur avec Silvain Gire d’Arte Radio, en 2002, qui rend hommage à ceux qui lui ont transmis le goût et le travail du son – notamment Yann Paranthoën (1935-2005) et celui qui fut un peu plus que son compagnon, Claude Giovannetti.
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