La première femme à diriger l’Orchestre National de Jazz est une Bretonne

La première femme à diriger l’Orchestre National de Jazz est une Bretonne
La première femme à diriger l’Orchestre National de Jazz est une Bretonne

L’orchestre aura 40 ans en 2026. En 1986, le ministère de la Culture confie une mission au saxophoniste François Jeanneau : créer un orchestre et proposer une programmation. La mission de l’ONJ est de faire entendre, connaître et diffuser, en , en Europe et dans le monde, le jazz made here. Ce sont des orchestres assez grands, il y avait dix à dix-sept musiciens sur scène.

Il n’y a plus de musiciens permanents. Je vais monter plusieurs programmes. Pour chacun, il y aura des musiciens spécifiques. Je souhaite ouvrir l’orchestre à différentes générations, selon les répertoires.

Nous jouons principalement dans des festivals et des clubs de jazz et c’était un des enjeux de ma candidature, j’y pensais depuis longtemps. Comment pouvons-nous rendre cette musique accessible tout en continuant à faire des choses que nous aimons ?

Je souhaite nouer des partenariats avec des théâtres généralistes. Cela implique également beaucoup de transmission. J’ai déjà fait beaucoup de spectacles jeune public, j’ai joué dans des écoles, des prisons, des conservatoires. Il existe un NYO pour les jeunes qui joue chaque année l’un des répertoires d’un ancien chef d’orchestre. Il y a des jeunes qui viennent de toutes les écoles d’Europe, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Italie. De décembre à juin, ils organisent des rencontres en résidence avec en prime un concert.

L’année prochaine, Marc Ducret, guitariste basé près de Morlaix (29), le dirigera. Il joue dans le premier ONJ et écrit pour de grands ensembles. En 2025, nous essaierons d’organiser cela en Bretagne, où il réside.

Durant ma formation, les cours de flûte étaient remplis de filles, les orchestres pleins d’hommes. De nombreuses femmes se sont tournées vers l’enseignement.

Qu’est-ce que ça fait d’être la première femme à diriger cet orchestre ?

J’apprends encore que je suis une femme (rires). Tout le monde me dit : « Tu es une femme », je dis : « Oui, je suis toujours une femme ! » » Nous allons fêter les 40 ans de l’orchestre et, de fait, je suis le premier à reprendre le flambeau. Cela dépasse le monde de la musique, ça bouge. Je n’ai pas postulé en tant que femme. J’y suis allé en tant que musicien. Je voulais assumer cette mission.

Il y a longtemps qu’il y a moins de musiciennes sur scène qu’aujourd’hui. Pour les plus jeunes, voir une femme diriger l’ONJ peut donner confiance et envie.

Malgré cela, dans l’ONJ des jeunes, il y a toujours plus de candidats masculins que féminins. On essaie d’équilibrer, à niveau égal, pour que ce soit mixé. Durant ma formation, les cours de flûte étaient remplis de filles, les orchestres pleins d’hommes. De nombreuses femmes se sont tournées vers l’enseignement.

J’ai cherché mes racines, les actes de naissance, les histoires des familles Hélary et Kéromnès, les parents de mon père, venus du Finistère.

Vous êtes né et avez grandi en Bretagne. Entretenez-vous des liens avec la région ?

Je suis né à Rennes où je me suis formé à l’école de musique Alain-Carré et au conservatoire avant de partir à Paris à 19 ans. Mon grand-père était originaire de Brest. J’ai cherché mes racines, les actes de naissance, les histoires des familles Hélary et Kéromnès, les parents de mon père, venus du Finistère.

Côté professionnel, j’ai été artiste associé aux Plages Magnétiques de Brest. Les Plages Magnétiques travaillent des établissements tels que Mac Orlan, Vauban et Passerelle. J’ai pu jouer dans tous ces espaces scéniques très différents. C’était un lien fort.

Le premier programme du nouvel ONJ s’articulera autour de Carla Bley, figure féminine très importante du jazz. Souvent entourée d’orchestres masculins, elle avait l’avantage d’avoir des musiciens qui restaient à ses côtés.

Nous présenterons ce répertoire le 18 octobre au Quartz à Brest, dans le cadre du Atlantique Jazz Festival, avant d’aller le jouer en Allemagne et en Italie. Ensuite, nous proposerons un spectacle autour du rock progressif et de « The Wild Planet », un film d’animation de science-fiction considéré comme un chef-d’œuvre. Cela pourrait intéresser un public moins spécialisé dans le jazz.

Verra-t-on l’ONJ sur d’autres scènes bretonnes ?

 
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