« Le gel n’est pas une fatalité, il ne faut pas laisser le ciel tout brûler »

« Le gel n’est pas une fatalité, il ne faut pas laisser le ciel tout brûler »
« Le gel n’est pas une fatalité, il ne faut pas laisser le ciel tout brûler »

L’association climat Moyenne Garonne (ACMG) reprend sa journée technique annuelle destinée au grand public, afin de relayer ses travaux sur l’adaptation au changement climatique. Un événement qui aura lieu jeudi 23 janvier, à la salle des fêtes de Saint-Hilaire-de-Lusignan, où l’on parlera beaucoup de la protection contre les gelées tardives, qui ont affecté les cultures dans le Sud-Ouest ces dernières années. .

“Avec le réchauffement, on pensait qu’il gelerait moins”, explique Jean-François Berthoumieu, directeur de l’ACMG. Maintenant, quand il y a une descente froide, il fait 1 à 2 degrés de moins. Mais si cela se produit deux semaines plus tôt, dans des conditions où la plante sera plus sensible parce qu’elle est plus précoce, ce sera la même chose que nous avons vécue il y a quarante ans. Nous avons perdu beaucoup de fruits, beaucoup de vignes, beaucoup de récoltes, comme si c’était inévitable. Et je ne suis pas d’accord. Il ne faut pas laisser le ciel tout brûler dans ces conditions. »

On aurait sans doute pu sauver 50 ou 80% des surfaces en anticipant ce qui s’est passé »

« Nous allons montrer que nous aurions sans doute pu sauver 50 ou 80 % des surfaces en anticipant ce qui s’est passé. On ne s’était pas rendu compte que tout était sec, que dans les trois semaines précédant le gel de 2021 et celui de 2022, il avait fait beau, il avait fait chaud, il avait fait plus de 20 degrés certains jours. Soudain, les plantes ont démarré, l’herbe au sol a pompé l’eau. Ces sols étant secs, ils ne conduisaient plus la chaleur. »

Si cette situation devait se reproduire, l’ACMG souhaite inciter les arboriculteurs et viticulteurs à arroser leurs sols pour conserver 2 à 3° de chaleur supplémentaires : dans une période cruciale, si l’on décide que le sol est anormalement sec, on pourrait arroser avant . « C’est le but de cette journée de le démontrer, grâce aux programmes de recherche que l’ACMG a menés au cours de l’année écoulée, avec de la cartographie thermique, des images de drones et d’avions, et aux différentes expérimentations qui ont été réalisées. réalisé, notamment cette année, en avril 2024 », complète Agathe Olive-Gago, directrice adjointe.

Changer les habitudes

L’ACMG partagera également des observations qui remettent en question certaines certitudes. En travaillant sur les vignes de Gironde, l’imagerie thermique, grâce à des capteurs, a permis de mieux comprendre les flux de chaleur dans les sols. « L’enherbement, dans les vignes et les vergers, est une nouvelle façon de travailler. Nous avions l’habitude de couper l’herbe en été au pied des plantes, mais quand il y avait des tempêtes après, toute la terre avait disparu. Laisser pousser cette graminée ne concurrence pas les autres plantes », souligne Jean-François Berthoumieu.

« Il va falloir changer des habitudes, ce qui peut être compliqué pour un arboriculteur, mais c’est le but de cette journée », confirme Philippe Sfiligoï, vice-président de l’ACMG. On parlera aussi du stockage de l’eau, des problèmes liés à la production, “et même des hommes, car il y a de moins en moins de candidats à la reprise des exploitations”, souligne Claude Crouzet, président de l’ACMG.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Docteur Kaleo, l’outsider du Quinté+ du mercredi 8 janvier à Pau
NEXT D’où vient Bye Bye ? – CHRONOMISTES – estrieplus.com | Journal Web