Une fresque monumentale sur la laïcité a été réalisée dans ce collège d’Évreux

Une fresque monumentale sur la laïcité a été réalisée dans ce collège d’Évreux
Une fresque monumentale sur la laïcité a été réalisée dans ce collège d’Évreux

Par

Florent Lemaire

Publié le

14 décembre 2024 à 18h00

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La semaine dernière, Nicolas Soulabail elle bouleverse les habitudes des élèves de Politzer à Évreux (Eure). En contrebas de la cour, nombreux étaient ceux qui étaient curieux de voir ce que l’artiste rouennais créait sous leurs yeux.

Spécialiste en fresquegraphiste et scénographie, architecte d’intérieur, celui que l’on connaît le mieux sous le nom d’artiste inkOj (les décors monumentaux de la rue Jeanne d’Arc à Rouen, c’est lui) a apporté ses bombes de peinture et ses pochoirs pour créer un projet artistique avec la 4ème Classe D.

Symboles

L’idée germait depuis un an lorsque Florence Prigent, la directrice adjointe, a contacté inkOj via Instagram. « Le projet initial est né de la volonté de la direction et du CPE de créer une fresque – visible par l’ensemble de la communauté éducative – en s’inspirant des symboles de la République et de la laïcité, en mettant l’accent sur la diversité et la coexistence», rappelle ce dernier.

Une fois le financement obtenu (entièrement pris en charge par le Département), l’artiste a pu commencer à travailler avec des collégiens et leurs professeurs d’arts visuels et historico-géographiques sur le thème de la laïcité. « C’est un sujet sur lequel nous travaillons régulièrement », reconnaît Véronique Dubois, la directrice. C’est une question que nous devons défendre. Le message à envoyer est que la laïcité protège. »

Quatre visages, quatre Mariannes

Chaque élève a imaginé et dessiné sa propre Marianne. ©DR
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Avant de revêtir le mur blanc de 31 mètres de long et 2 mètres de haut, l’artiste et son épouse Aurélia « Orlk » Hocdé ont animé il y a quelques semaines des ateliers pour préparer la fresque.

D’abord une opération de séduction et la découverte de la bombe et des mobiles. « Le but était qui rejoignent le projet et qui découvrent une technique qui n’est pas que du tag ou du graffiti », explique inkOj (« encres » en espéranto). Puis le groupe a travaillé sur la laïcité art de rue. « Nous les avons fait réfléchir sur certaines œuvres, puis je leur ai demandé de dessiner une Marianne d’aujourd’hui, telle qu’ils l’imaginent. »

De ces propositions l’artiste a repris des éléments que l’on retrouve aujourd’hui peints sur le mur de la cour : un bonnet fleuri, un visage « vitiligo » dont les taches sont des cœurs, une coiffure afro, etc. Quatre visages – quatre Mariannes, pour les quatre niveaux du collège – sont représentés, avec des coiffures différentes. Aucun n’a de narines, d’yeux ou de sourcils. « Ce sont des expressions qui sont appréciées différemment selon les cultures », explique inkOj.

Ils n’ont pas non plus de couleurs, hormis celles omniprésentes du drapeau français, le bleu, le blanc et le rouge. Un visage inspiré de Son Goku (le héros principal du manga Dragon Ball) apparaît. dans la direction opposée aux trois autres. “Cela veut dire qu’on a le droit d’être en désaccord et qu’on peut se tourner vers les autres pour le leur faire savoir”, explique l’artiste.

La fresque monumentale mesure 31 m de long et 2 m de haut. ©inkOj

Entre chaque face, trois panneaux permettaient d’inscrire la devise nationale, complétée par le nom ” fraternité « . Le long des neuf panneaux, un ruban fait le lien. “Il s’inspire des rubans ukrainiens, conçus par un étudiant ukrainien hébergé”, souligne inkOj.

« La fresque symbolise la diversité de notre public et la coexistence. La laïcité est un ciment de coexistence”, estime Véronique Dubois, directrice d’école très satisfaite du résultat de ce projet, signé inkOj X 4e D.

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