Carlos Leal, de Sens Unik à James Bond, récit d’une trajectoire hors du commun

Carlos Leal, de Sens Unik à James Bond, récit d’une trajectoire hors du commun
Carlos Leal, de Sens Unik à James Bond, récit d’une trajectoire hors du commun

En trente ans de carrière, Carlos Leal s’est imposé dans le monde du rap, avant de percer sur scène et sur grand écran. Dans l’émission La Vie à avoir sur RTS Espace 2, le quinquagénaire revient sur les grandes étapes de son parcours artistique, entre Renens, Paris et Los Angeles.

Dans les années 1990, le hip-hop déferle sur la avec notamment IAM et MC Solaar. La Suisse n’est pas en reste avec Sens Unik. Originaire de Renens (VD), le groupe est composé de Carlos Leal (rap), Just One (DJ), Rade (beatbox), Sista D (chant), Bio (batterie et percussions) et Osez (danse et rap). 1994 est une année charnière pour le groupe, grâce à la création de leur label Unik Records et à la sortie de leur album « Chromatic » qui leur apporte une notoriété.

Dans l’émission La Vie vers le 11 décembre, Carlos Leal avoue qu’il était difficile pour lui (à l’époque) de ne pas avoir la grosse tête : “Quand tu as 25-26 ans, seul un jet privé vient te chercher.” jouer devant des milliers de personnes, quand les gens vous reconnaissent dans une boîte de nuit et voient votre photo dans le journal, c’est difficile de garder les pieds sur terre.

>> Listen to the interview with Carlos Leal in “La Vie à aussi”:

Carlos Leal 3/5 – Rap francophone, succès et quelques désillusions / La vie en gros / 30 min. / Mercredi à 13h29

Changement de costume

Après neuf albums, quatre disques d’or et de nombreux concerts avec Sens Unik, Carlos Leal sent une certaine lassitude l’envahir : « J’avais ce label ‘secondo – fils d’immigrés – rappeur qui parle de la rue’ et je le sentais me gratter le dos.

En 1999, le réalisateur lausannois Gianni Schneider propose au rappeur renensien un rôle dans la pièce «La Vénus des lavabos», tirée d’un livre de Pedro Almodovar. Un nouvel horizon artistique s’ouvre à lui. Il décide de s’installer à Paris et de suivre un stage à l’Actors Studio. Les débuts sont difficiles, les castings sont abusifs, il faut jouer des coudes dans un « monde de hyènes ».

Mais Paris, c’est aussi une merveilleuse école de vie, confie l’artiste : « Découvrir des œuvres de théâtre, des techniques d’interprétation du jeu, parler avec des intellectuels… avec des gens qui utilisent de grandes phrases et de grands mots, c’était « très impressionnant pour un gars de Renens, » poursuit-il.

Une carrière internationale

En 2005, Carlos Leal a reçu le Prix du cinéma suisse pour son rôle dans « Blanche-Neige » de Samir. Un an plus tard, il incarne le directeur du casino du célèbre tournoi de poker dans le film de James Bond « Casino Royale ».

Après huit ans à Paris, sentant que sa carrière d’acteur n’évoluait plus, le Suisse décide de partir à Madrid, puis à Los Angeles. Aujourd’hui âgé de 55 ans, l’acteur compte 120 productions internationales à son actif, ce qui ne l’empêche pas d’entretenir un lien fort avec ses origines suisses et ses proches à Renens.

Carlos Leal est même devenu philosophe au fil des années : « On me dit souvent que j’ai la chance de vivre de mon métier. C’est vrai, mais il y a aussi des moments douloureux et sombres. Le métier d’artiste implique beaucoup d’incertitudes. Mais si on vous dit non au téléphone pour quelque chose, c’est peut-être parce que dans trois jours, il y a quelqu’un d’autre qui va vous appeler pour vous dire oui.

Propos recueillis par Pierre Philippe Cadert

Web adaptation: Sarah Clément

 
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