Un documentaire sur les transgenres à Gaza retiré du festival de Bruxelles

Un documentaire sur les transgenres à Gaza retiré du festival de Bruxelles
Un documentaire sur les transgenres à Gaza retiré du festival de Bruxelles

La beauté de Gazaun récit de Yolande Zauberman – projeté à Cannes en mai dernier – a été retiré de la programmation de Cinemamed suite aux fortes pressions des militants pro-palestiniens. Les militants l’accusent « contribuer au récit colonial génocidaire d’Israël ».

On dirait « un espace de dialogue et d’échange […] au service de la tolérance et de l’interculturalité ». Cependant, le Festival du Film Méditerranéen de Bruxelles (Cinemamed), qui s’est terminé vendredi 6 décembre, a annulé la programmation du dernier documentaire de Yolande Zauberman, La beauté de Gaza. Et ce alors que la caméra du réalisateur français suit l’histoire d’une femme transgenre qui a fui la bande de Gaza pour s’installer à Tel-Aviv.

La raison ? Forte pression de la part de nombreux militants pro-palestiniens qui critiquent le documentaire « contribuer au pinkwashing (procédé marketing utilisé par un État pour améliorer son image en promouvant une attitude accueillante envers les personnes LGBT, ndlr.) d’Israël et le récit colonial génocidaire ».

Trouble de l’ordre public ?

Sans partager ce point de vue, les organisateurs du festival bruxellois ont motivé leur décision. Dans un communiqué publié le 4 décembre, ils expliquent que l’appel au boycott et les mobilisations des militants devant le Palais du Cinéma menaçaient de « troubler la sérénité » de l’événement e « rendre invisibles les voix et les valeurs des films portés par les autres films de la programmation ». Le Cinémamed « elle est et doit rester un acteur culturel qui favorise le dialogue et ne peut en aucun cas devenir un lieu de débat politique »» continue la déclaration.

Dans une interview au magazine français télérama a déclaré la direction du festival « prends le - de réfléchir » afin d’identifier la nature exacte des menaces à l’origine d’une telle suppression, ainsi que l’identité du « groupe de militants » évoqué dans le communiqué. « Nous avons déjà entamé des discussions sur la marche à suivre. Nous le ferons en essayant d’établir un dialogue avec les différentes parties, aussi bien celles qui nous reprochent d’avoir planifié le film que celles qui nous reprochent d’avoir cédé aux pressions. », ont-ils ajouté dans cette même interview.

La production du film pose question

Du côté de l’équipe La beauté de Gazal’incompréhension règne. Le producteur Bruno Nahon, connu pour son travail dans Tirailleurs (2022) avec Omar Sy et plus récemment dans L’histoire de Souleymane (2024) avec Emmanuel Yovanie, s’est indigné télérama : « Au nom de quelle « menace fantôme » cette projection a-t-elle été annulée ? De quoi avaient peur ceux qui l’avaient planifié ? ».

Ajoutez ensuite : « Nous parlons d’un film 100 % français qui est allé à Cannes, qui a été projeté, accompagné dans de nombreux pays par Yolande Zauberman, et qui a suscité de nombreux débats auprès de tous types de publics. Nous ne sommes peut-être pas d’accord La beauté de Gaza ; mais en Belgique, pas plus qu’en , on n’interdit pas un film tant qu’il ne contrevient pas à la loi ».

Lire aussi
Le film palestinien Happy Holidays reçoit l’Étoile d’Or au Festival du Film de Marrakech

« Liberté de devenir qui nous sommes »

Le documentaire, achevé le 7 octobre 2023 – jour du massacre du Hamas en Israël – retrace le parcours d’une femme transgenre, que la réalisatrice Yolande Zauberman a rencontrée sur le tournage de M (2018), un autre de ses documentaires réalisé à Tel Aviv. Rue Hatnufa, la réalisatrice française pointe sa caméra vers des prostituées trans et veut retrouver cette jeune femme, surnommée « La Belle de Gaza ». Ils lui racontent leur enfance de garçon soumis aux interdits sociaux et religieux, avec humiliation et violence. Et ils vantent les qualités de l’hospitalité en Israël, où ils ont été accueillis tels qu’ils sont. Dans une interview avec le magazine Le point en mai dernier, Yolande Zauberman se disait fière d’avoir franchi le cap « un film sur la liberté de devenir qui nous sommes, quelle que soit notre origine, notre religion ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT D’où vient Bye Bye ? – CHRONOMISTES – estrieplus.com | Journal Web