la vente d’accessoires utilisés pour le film « Chopin, Chopin ! » est une réussite à Bordeaux

HA Loin de la foule, Kevin regarde son compagnon noyé arriver à la caisse. Devant lui se trouvent deux chaises aux assises en velours, une canne à pommeau gravé et un drapeau tricolore. La brocante exceptionnelle organisée ce week-end à Bordeaux avec les décors et accessoires du film “Chopin, Chopin !” » est une réussite.


Les amateurs de drapeaux n’avaient que l’embarras du choix pour trouver ce qu’ils cherchaient.

Fabien COTTEREAU / SO

Plus qu’un simple chasseur de bonnes affaires, Kevin était un figurant dans le film. « J’incarnais un soldat français en 1830. Avec d’autres troupes, je devais repousser les révolutionnaires en brandissant des drapeaux et des torches allumées », décrit-il, brusquement arrêté par un père : « Oh ! C’est l’un des bâtons que j’avais sur le plateau », dit l’homme en voyant le bouton argenté. Le nom du monsieur ? Kévin aussi. Pas très XIXe coïncidence du siècle. « Ce n’est pas un bâton de repos mais un bâton d’accueil », se tourne-t-il vers son homonyme en faisant mine de le glisser sous son bras. Pendant cinq jours, l’agent immobilier professionnel a joué le rôle d’un personnage de la haute bourgeoisie. « À l’opéra, j’étais juste derrière Chopin », confie-t-il, saluant la gentillesse de l’équipe du film envers les figurants.

Bols de soupe

Dans les locaux de l’agence Dircks (14, rue des Vignes) où se déroule cette brocante atypique, étagères et tables regorgent de vaisselle ancienne, bougeoirs, pots en cuivre, livres, tissus et autres jouets. Des objets plus grands sont également disponibles : tables, meubles, échelles et pelles en bois. Cette boutique Chopin ! La caverne d’Ali Baba semble éphémère. Les prix affichés varient entre 5 et 50 euros.


Ce marché a lieu au profit de la Mano Academy, une école inclusive et gratuite qui proposera des formations aux métiers techniques du cinéma à partir de mars 2025.

Fabien COTTEREAU / SO

Marion, 28 ans, avec peu de budget en poche, s’apprête à apporter deux grands bols de soupe pour sa colocataire. « Il n’y a pas assez de place dans notre maison pour accueillir toute la vaisselle Chopin », sourit-il. Son amie Louana, 23 ans, a mis la main sur des tissus. Couturière à ses heures perdues, « je crée des costumes pour des événements et des spectacles à travers une association », raconte-t-elle.


A l’entrée du site, des échelles en bois étaient à vendre.

Fabien COTTEREAU / SO

Passionnée de brocantes, Marie-Jeanne a fait le déplacement avec son mari Jean-Pierre. Et comme à son habitude, “j’ai craqué”, glisse le septuagénaire d’un air malicieux. « J’ai beau essayer de me raisonner, c’est plus fort que moi. Tout à la maison est vieux… sauf moi. » Sa prise du jour comprend « une lampe ancienne, des verres à pied et un casier à vin en bronze. » Autant d’objets qui feront un jour partie d’une ancienne ferme familiale quelque part dans le Lot.

24 étudiants

Organisée par la société de production et de distribution Les Valseurs, cette brocante s’inscrit dans une démarche solidaire. En effet, l’intégralité des bénéfices sera reversée à l’Académie Mano, pour Maison Normale et Ouverte de l’Audiovisuel. Soutenue par une association, l’école ouvrira ses portes à Bordeaux en mars 2025. «Elle sera entièrement gratuite et s’adressera à un public de jeunes ne disposant pas des revenus nécessaires pour s’inscrire aux cours des écoles de cinéma privées», explique Gaël. Lemagnen. co-directeur de l’établissement. La première promotion accueillera 24 étudiants sur trois ans.

Dans une autre pièce, des meubles étaient exposés.


Dans une autre pièce, des meubles étaient exposés.

Fabien COTTEREAU / SO

« Ces personnes seront formées aux métiers techniques du cinéma et de l’audiovisuel, tant de l’image que de la production et toute la partie post-production. » Les sélections se poursuivent jusqu’au 31 décembre (academiemano.fr). Pour Charles Audinet, producteur exécutif de la partie locale du tournage du film (société Les Valseurs), cette vente s’inscrit dans la volonté de “consolider une industrie cinématographique régionale par la formation”. Sachant que « Chopin, Chopin ! » employait 150 techniciens à Bordeaux (dont 90 % locaux), 650 supplémentaires, ainsi que des prestataires du secteur.

La brocante continue ce dimanche 8 décembre, de 11h à 18h, à l’agence Dircks, 14 rue des Vignes, à Bordeaux.

 
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