Par
Thomas Bernardo
Publié le
1 décembre 2024 à 18h02
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Au 60 rue Maréchal-Joffreune vitrine bleue attire le regard dans la rue commerçante colorée de Nantes. Osmose, le Disquaire du Dimanche : c’est le nom de cette boutique de vinyles.
Un discours prononcé depuis août 2022 par Alban Chainon-Crossouard, passionné de musique, de vinyles et de journées événementielles. Le Nantai, c’est l’un des 250 disquaires indépendants en France.
Le passionné de musique électronique raconte son parcours et révèle son amour pour un métier secret. Rencontre.
Une découverte « tardive » du vinyle
Si Alban rencontre l’objet chez ses parents, le coup de foudre avec le vinyle arrive “tardivement”.
« J’y suis arrivé tout seul vers la vingtaine. Essentiellement, il s’agissait plutôt de soutenir directement les artistes et d’avoir l’objet. Le streaming n’existait pas à l’époque », s’amuse le Nantais.
En quête de découvertes musicales, il « constitue » sa propre « identité musicale » grâce aux disques vinyles.
Alban a commencé à vendre des disques en 2018. Itinérant, il voyage de salon en salon localement pour dénicher la perle rare. De la Loire-Atlantique à Bordeaux, en passant par Saint-Brieuc, il enchaîne les rencontres.
« L’idée de départ était de vendre des vinyles pour financer ma collection personnelle. Petit à petit je me suis passionné, j’ai rencontré des gens et créé des affinités. C’est comme ça que c’est devenu un métier», décrit le disquaire.
“Ouvrir une boutique n’était pas un objectif”
A l’époque il se rapproche du monde de la musique en travaillant pour un mensuel culturel à Nantes, notamment en interviewant des artistes de Stéréolux.
« Ouvrir un magasin n’était pas un objectif. La partie dédiée à l’événementiel et aux ventes me convenait bien, je ne me voyais pas derrière un comptoir toute la semaine”, se souvient Alban.
À l’été 2021, son ami Eddy, de Frozen Records, un disquaire spécialisé dans le métal à Nantes, alors ancien propriétaire de la boutique de la rue Maréchal Joffre, propose à Alban d’exposer ses containers.
Le mélomane vient en magasin à la rencontre des clients, créant ainsi « une connexion avec le lieu ». Eddy a ensuite déménagé à Viarme, dans un local plus grand pour proposer des tatouages.
« Le jour de son départ, il m’a demandé si j’étais intéressé à reprendre la boutique », explique Alban qui envisageait de se lancer dans une petite entreprise. Il décide de saisir l’opportunité et a décidé de devenir directeur d’une boutique de 20 millions2situé rue Joffre.
Quand on est Nantais, la rue Joffre est assez emblématique et encore plus pour le commerce. C’est une rue très indépendante où il n’y a pas de franchises donc il y a une ambiance commerciale qui existe ni trop ni moins dans les rues de Nantes.
Un métier « complexe ».
Dans sa boutique nantaise il met en avant les musiques actuelles et émergentes. Dans ses conteneurs, le disquaire impose son empreinte et propose des genres variés : électronique, rap français, « French indie pop (sic) » ou encore musique arabe.
« On peut aussi retrouver une chanson de Police ou des Beatles », explique le Nantais. Le disquaire récupère les vinyles auprès des clients ou en travaillant directement avec les labels.
Propriétaire d’un magasin de disques indépendant, Allban qualifie son métier de « complexe » et financièrement sensible. « des marges réduites à 30 % ».
«Je préfère la nouvelle musique. Sur un disque qui coûte entre 25 et 30 euros, le disquaire trouvera entre « 7 et 8 euros ».
Il a concouru en streamingAlban l’assure, le vinyle est une offre complémentaire pour les clients.
« Quand les gens viennent, j’essaie de les emmener vers quelque chose qu’ils n’achèteraient pas parce qu’ils ne connaissent pas le nom », explique le propriétaire du disquaire.
Un bon disquaire éloigne la découverte des algorithmes […]. Dans l’ensemble, il s’agit de ramener l’humanité dans la musique.
Eventi a Nantes
« Si je n’avais pas les événements à proximité, je ne pourrais pas avoir la boutique avec mon modèle », admet le commerçant. En 2020, Alban imagine avec Marie, directrice de Studio Jeannine (marque derecyclage) : le « Supermarché ».
Un rendez-vous qui rassemble commerçants, artisans et créateurs sur les bords de l’Erdre.
En parallèle, le disquaire envisage de lancer un salon du vinyle « plus moderne » à la brasserie Little Atlantique à Chantenay. « Le but était de mettre en avant une nouvelle génération de disquaires, à 40 ans on fait partie de la nouvelle génération », ajoute Alban.
Avec cet événement, le disquaire du dimanche attire un public plus jeune en combinant des activités comme le tatouage. Un week-end, peut enregistrer 700 visites qui errent à l’intérieur un salon qui rassemble 15 disquairesDJ ou créateurs locaux.
« Beaucoup de gens découvrent le vinyle en venant au LAB, car ils viennent d’abord pour se promener dans la ville », explique le gérant.
Si au début il n’avait pas « les compétences de base pour devenir disquaire », le Nantais s’est passionné pour son métier au fil des rencontres. « Le jour où j’arrêterai d’avoir cette passion. Je ne continuerai pas”, confie le coach.
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