L’intensité de la « note jaune haute » à la fondation Van Gogh à Arles

L’intensité de la « note jaune haute » à la fondation Van Gogh à Arles
L’intensité de la « note jaune haute » à la fondation Van Gogh à Arles

A la Fondation Van Gogh d’Arles, une variation sur le dépassement des limites à partir d’une citation de l’artiste néerlandais.

Pour sa nouvelle déclinaison contemporaine autour de Van Gogh, la fondation arlésienne s’inspire d’une belle et énigmatique phrase qui a fait couler beaucoup d’encre. Dans une lettre à son frère Théo, en mars 1889, Vincent Van Gogh écrit : « M. Rey dit qu’au lieu de manger suffisamment et régulièrement, je me nourrissais principalement de café et d’alcool. J’avoue tout cela, mais il reste vrai que pour atteindre le niveau jaune élevé atteint cet été, j’ai dû faire un pas en avant.”

De quelle couleur est-il exactement ? Les historiens de l’art notent l’utilisation d’un jaune chromé particulièrement brillant. Il existe une variété infinie de jaunes dans la palette de Van Gogh, de la lumière des lampes de café au jaune du blé brûlé par le soleil. Mais la formule va plus loin… A commencer par Van Gogh, ce « note aiguë jaune » elle apparaît comme un idéal à atteindre, un moment d’intensité, une expérience des limites.

Surmonter les réalités

Avec leur goût habituel pour les zigzags et leur grande sensibilité, les commissaires Bice Curiger et Margaux Bonopera questionnent cette liberté, cette expressivité, cette perception du monde inspirée par le dépassement du réel. « Ces artistes s’exposent volontairement à des pulsions émotionnelles »écrit Bice Curiger. Quand VALIE EXPORT saute de joie, dans sa liberté, il touche à ça « note aiguë jaune ». Dans un plastique fluorescent éblouissant, le point d’exclamation de Richard Artschweger résume cette recherche avec un effet visuel simple, spectaculaire et définitif.

Chacun peut alors chercher le sien « note aiguë jaune » sur cette promenade. Indéniablement, elle résonne de manière assourdissante dans une pièce où l’expressionnisme abstrait de Martha Jungwirth côtoie les transformations de toiles achetées aux puces par Asger Jorn, l’écrasant Arc d’hystérie de Louise Bourgeois ou un grand triptyque d’Albert Oehlen !

Expressionnisme ou icônes yéyés

Mais il peut apparaître sans qu’on s’y attende, par exemple dans les peintures phosphorescentes des icônes yéyé de Nina Childress, dans les illusions abstraites de Pierre Schwerzmann, dans les gestes automatiques de Vittorio Brodmann où explosions de souvenirs, aplats, figurations colorées et surréalistes ou dans les peintures libres, spontanées et inquiétantes de Martin Disler…

Dans cette recherche personnelle, la couleur pure de Verena Loewensberg, rare femme à explorer l’art concret, vibre au rythme de la musique. Hyun-Sook Song redécouvre l’ancienne technique de la tempera pour de grands formats abstraits et méditatifs, née dans un souffle à la manière des calligraphes. Mais on retrouve cette intensité dans une œuvre de Pipilotti Rist qui évoque des extraits des années 80, des vidéos chorégraphiques et mythologiques. Rival de Thomias Radin, les lignes drôles et monstrueuses des dessins à la machine à coudre de Klaudia Shifferle ou encore les rêves kitsch et artificiels de plages paradisiaques de Karen Kilimnik.

Une toile de Van Gogh peinte à Saint-Rémy

Et si ceci « note aiguë jaune » un quotidien inspiré ? Pas besoin de peindre ! C’est peut-être ce qui a guidé la figure provençale de Paul Blanchet, alias Le Sauvage, qui débuta ses excentricités pour le premier mardi gras du XXe siècle et vécut rejetant toute forme de hiérarchie à Saint-Rémy-de-Provence, lieu des chefs-d’œuvre de Van Gogh. .internement. C’est dans cet asile des Alpilles qu’il peint le sublime en septembre 1889 Travail dans les champs, blé dorérelecture personnelle d’un tableau de son maître Millet prêté par le musée d’Amsterdam.

Mais cette intensité peut aussi être interne, immatérielle, invisible. L’exposition se termine avec Bruno Jakob travaillant avec l’air, l’eau, la respiration, la douleur, la sueur ou les ondes cérébrales…

Jusqu’au 2 février. Du mardi au dimanche, de 10h00 à 18h00. Fondation Van Gogh, 35 ter rue du Docteur-Fanton, Arles. 10 €, 8 € – 26 ans, 3 €, gratuit – 18 ans. 04 88 65 82 93.
 
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