« Il m’a battu, agressé et trompé » – .

« Il m’a battu, agressé et trompé » – .
« Il m’a battu, agressé et trompé » – .

Moha La Squale, ici en concert à Paris en 2018.

Getty / David Wolff – Patrick

Ils racontent les insultes, les gifles, la peur. Il nie tout et crie au complot. Au premier jour mardi du procès du rappeur Moha La Squale, jugé pour violences sur six ex-compagnes, le tribunal de Paris s’est penché sur les mécanismes de l’emprise toxique dans le couple.

« J’ai essayé de le quitter plusieurs fois, mais je me suis dit que ça allait s’arranger, et on a recommencé le même cycle », a résumé en larmes devant le tribunal correctionnel l’une des victimes, Elodie (prénom modifié), 31 ans.

“Pourquoi moi?”

Après deux ans d’une relation chaotique, la jeune femme a finalement réussi à rompre en 2018. « C’est un soulagement bien sûr. Mais je suis toujours aussi confuse : comment ai-je pu me retrouver dans une relation comme celle-là ? Pourquoi cela m’est-il arrivé ? », s’interroge Elodie, toujours suivie par un psychologue.

Pour cette première journée d’audience, les débats, programmés jusqu’à vendredi, ont permis d’évoquer les relations entretenues entre 2017 et 2021 par le prévenu avec quatre des victimes présumées.

Le rappeur, de son vrai nom Mohamed Bellahmed, assure ne pas être violent. « Chacun dit sa vérité », a démenti le jeune homme de 29 ans, actuellement en détention.

Il crie à la conspiration

Pour lui, le fait que plusieurs victimes – certaines décrites comme des « coups d’un soir » – se soient mutuellement convaincues de porter plainte après avoir échangé des idées sur les réseaux sociaux relève d’un « complot ».

« Elle a porté plainte pour me gâcher la vie » et « ment beaucoup », affirme-t-il à propos d’Elodie. Un vocabulaire qui agace le président, d’autant que la prévenue nie les faits à grand renfort d’expressions comme « Sur la vie de ma mère ! » ou « On dirait que c’est moi le méchant ».

Au cours de l’enquête, Elodie a raconté aux enquêteurs que son compagnon, possessif et jaloux, l’accablait d’insultes, la suivait partout dans la rue et entrait parfois dans des « colères extrêmes » : il la giflait violemment, la saisissait par les cheveux pour la tirer au sol, et lui crachait au visage.

« Je n’avais plus de vie »

Elle a déclaré avoir subi plusieurs tentatives d’étouffement ou d’étranglement, notamment avec un câble téléphonique. « Je n’avais plus de vie, plus aucun droit humain », a-t-elle déclaré.

Selon elle, c’est à elle que le rappeur s’adressait dans son titre « Luna » en 2018, lorsqu’il écrivait : « Oh, ma Luna, c’est toi que je veux, c’est toi que je veux / Tu ne fais jamais d’histoires et pour moi, tu as eu du mal. »

La jeune femme a évoqué sa difficulté à sortir de cette relation toxique. « Il m’a battue, abusée, trompée pendant tant d’années, et il se comporte comme un gentil garçon ! Alors oui, je perds mon sang-froid ! », s’est-elle exclamée.

Du prince charmant au bourreau

Une autre plaignante, Chloé (nom modifié), a raconté les graves violences psychologiques que le rappeur, qu’elle a rencontré sur le tournage d’un clip, lui aurait infligées, usant d’insultes et de propos dénigrants.

« La première nuit, il était adorable. » Mais il a rapidement alterné entre le comportement d’un « prince charmant » et celui d’un « bourreau », raconte la jeune femme, qui dit avoir encore aujourd’hui « du mal à contrôler (ses) angoisses » en raison de cette expérience traumatisante.

« Je l’ai beaucoup aimé, j’ai essayé de le comprendre, même si je voyais que ce n’était pas une personne équilibrée », analyse-t-elle. Pour elle, Moha La Squale est quelqu’un qui « a besoin d’aide ».

Pour Me Elise Arfi, l’avocate du prévenu, l’expert psychologue qui a examiné Chloé n’a pas jugé qu’elle était « sous influence ».

Certes, répond l’avocat de la plaignante, Antonin Gravelin-Rodriguez, mais il décrit une « relation qui devenait étouffante », faite de « contraintes imposées ». Et conduisant finalement à un « état de soumission ».

 
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