Wei Shujun, un cinéaste chinois toujours en liberté

Wei Shujun, un cinéaste chinois toujours en liberté – .

Publié le 2 juillet 2024 à 15h57 / Modifié le 2 juillet 2024 à 15h58

Il y avait bien longtemps qu’on n’avait pas vu ça : un jeune auteur passionnant venu de Chine continentale. Depuis que les connaisseurs ont cessé de les compter par génération (Zhang Yimou, Chen Kaige et Tian Zhuangzhuang pour la 5e, Jia Zhangke, Wang Xiaoshuai et Wang Bing pour la 6e), on avait perdu le compte, presque résigné au fait que rien n’échapperait à l’emprise de la censure chinoise et de son cinéma nationaliste inexportable. Faux ! Car rien n’arrête la liberté de créer quand le désir impérieux et le talent indiscutable se doublent d’une certaine habileté. Après Li Ruijun et son mémorable drame rural Le retour des hirondelles (2022), voici un nouveau venu, né à Pékin en 1991 et doté d’une maturité artistique impressionnante : Wei Shujun, déjà sélectionné quatre fois à Cannes.

En 2018, son court métrage À la frontière, sur un jeune homme d’origine coréenne qui aspire à rejoindre la Corée du Sud « ennemie », a déjà été primé. En 2020, son premier long métrage Marcher dans le vent, portrait d’un jeune rebelle en apprenti cinéaste, figurait dans la sélection d’une édition annulée. Et voilà qu’un distributeur aventureux, Sister Distribution, a la bonne idée de nous faire découvrir ses deuxième et troisième longs métrages : Ondulations de la vie (Quinzaine des réalisateurs, 2021) et Seule la rivière coule (Un Certain Regard, 2023). Depuis, l’indomptable prodige a déjà réalisé deux films.

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