PROGRAMME TV | ARTE – 20h55 « Je ne me laisserai plus faire » est une comédie noire et déjantée sur deux femmes perdues qui se vengeent dans le Nord et son bassin minier. Bienvenue chez les Ch’tis féroces et impitoyables…
Je ne me laisserai plus faire ça, Le film de Gustave Kervern, programmé sur Arte ce vendredi 29 novembre, sera sans doute la curiosité de la semaine ou peut-être de la fin de l’année en matière de longs métrages. L’ancien Grolandais a lui-même écrit le scénario qui suit les (més)aventures de Rosalie, une septuagénaire insoumise contrainte d’anticiper son expulsion d’une maison de retraite, faute de moyens, après la mort de son fils unique. Elle décide alors de se lancer dans une vengeance contre tous ceux qui lui ont fait du mal.
Cette justicière originaire des communes du Nord de la France, qui va au fond (au propre comme au figuré) pour réparer les torts, est bientôt rejointe dans sa folle épopée par Linda, une douce femme de ménage avec qui elle est liée d’amitié. N’ayant plus rien à perdre, Lynda décide de partir en guerre contre ses humiliateurs. Un duo de choc faiblement poursuivi par une paire de flics en liberté…
Après avoir tourné son précédent film Effacer l’historique dans le bassin minier, Gustave Kervern a souhaité y revenir pour son nouveau projet. Un est sorti Bienvenue chez les Ch’tis un peu plus féroce que sous l’oeil de Dany Boon. Une sorte de croisement entre Tuer Bill et Thelma et Louise avec sauce grolandaise, promet la bande-annonce.
Un duo d’actrices aussi improbables que jubilatoires
Destiné uniquement à la télévision, Je ne me laisserai plus faire ça était encore projeté en avant-première dans plusieurs cinémas du Nord, grâce notamment à la Cinémathèque du bassin minier. L’occasion pour le public local de découvrir comment leur région a été filmée et de repérer quelques visages connus, comme celui de l’ancien président du RC Lens Gervais Martel, qui incarne avec panache un résident d’Ehpad en fauteuil roulant.
Le véritable avantage de Je ne me laisserai plus faire ça est aussi son casting cinq étoiles. En tête d’affiche, un duo aussi improbable que jubilatoire : l’emblématique Yolande Moreau, l’ancienne membre de Deschiens, actrice fétiche de Kervern et son acolyte Benoît Delépine, et la pétillante Laure Calamy, révélation de la série très parisienne. Dix pour cent. La première, habituée aux rôles d’antihéroïnes décalées voire borderline, excelle dans celui de cette vieille femme revancharde. Le second, plus habituel des comédies romantiques légères, se transforme en guerrier au plaisir contagieux. Leur alchimie suscite et dynamise le film.
Autour d’eux gravitent d’excellents seconds rôles, de Jonathan Cohen en beau-fils violent à Corinne Masiero en boulangère un peu fâchée au volant, en passant par Marie Gillain en ex-compagne, ou encore par le duo Raphaël Quenard-Anna Mouglalis en flics débordés. . Ils apportent chacun leur touche de folie à cette comédie noire délicieuse et unique qui ne ressemble à aucune autre.