Un orphelin, un oncle solitaire, une mouffette apprivoisée. Près de 40 ans après la sortie de Bach et Bottinele scénario de la nouveauté M.là Bottine reprend les éléments clés de ce populaire Conte pour Tous qui charmait les familles dans les années 1980. Cette série de Films si mémorable pour tant de Québécois connaît un nouveau souffle. Tour d’horizon du passé et du futur de Contes pour Tous.
1971
Le Martien de Noël est un Tale for All sorti… avant la création de Tales for All. «Premier long métrage pour enfants de toute l’histoire du cinéma québécois», comme le souligne La presse en 1970, le film de Bernard Gosselin, dans lequel Marcel Sabourin incarne un extraterrestre, est coproduit par Films Faroun, une maison de distribution fondée en 1965 par un certain Rock Demers. « Numéro zéro » ou « ancêtre des Contes pour Tous » : Le Martien de Noël est évoqué de différentes manières dans les archives.
1984
Quatre ans après avoir fondé les Productions La Fête, Rock Demers a lancé le tout premier Conte pour tous : La guerre des tuques. Quarante ans plus tard, le long-métrage reste le plus populaire de la franchise. Certaines répliques, dont l’inoubliable « La guerre, la guerre n’est pas une raison pour se blesser », résonnent dans l’imaginaire collectif. « On ne fait pas un film en pensant que ce sera une œuvre culte. Nous voulons juste faire le meilleur film possible. Je pense que les enfants ont appris grâce à ce film le plaisir de faire quelque chose ensemble, comme construire un château de neige”, confie-t-il à La presseen 2015, le réalisateur André Melançon, alors qu’une version animée de ce classique était en préparation.
1986
Featuring Mahée Paiement and Raymond Legault, Bach et Bottine est sorti sur les écrans un peu avant Noël, en 1986. En 10 semaines, le troisième Conte pour tous a récolté plus d’un million de dollars au box-office. L’histoire de Fanny, une jeune orpheline rebelle obligée d’aller vivre chez son oncle qu’elle ne connaît pas, touche les Québécois, mais aussi le public étranger – tout comme de nombreuses œuvres de la franchise au fil des années. En 1994, l’UNESCO choisit ce long métrage d’André Melançon comme « le film que tous les enfants devraient voir avec leurs parents ».
1988
Interrogé en 2003 sur les films dont il est le plus fier, Rock Demers cite La guerre des tuques, Bach et Bottine et La grenouille et la baleinede Jean-Claude Lord, sixième Conte pour tous sorti en 1988. « Des films qui ont fait le tour du monde, de Ouagadougou à Shanghai », précise-t-on dans l’article de La presse. L’année 1988 est aussi l’année où le public découvre Les Aventuriers du timbre perdu. Dans une entrevue en marge de sa sortie, Rock Demers explique pourquoi il réalise des films pour les enfants de 9 à 13 ans : « Parce que c’est la période la plus pénible – je m’en souviens – où les enfants se préparent à quitter la petite enfance pour faire le dur apprentissage de autonomie. À cette période de leur vie, ils ont désespérément besoin de ponts, de valeurs auxquelles se raccrocher, de modèles. »
2001
Vincent et moi (1990), Le champion (1991), Tirelire, astuces et compagnie (1992) : durant les années 1990, les sorties de Contes pour tous se poursuivent à un rythme soutenu, sans toutefois connaître le même succès que les premiers longs métrages. Qu’à cela ne tienne, « Contes pour tous » et « cinéma » font désormais bon ménage dans l’esprit des jeunes Québécois, selon une étude réalisée par l’Institut québécois du cinéma en 1993. Il y a dix ans, c’était plutôt « Disney » qui des élèves du primaire ont appelé lorsque nous leur avons parlé du 7e art. En 2001, la sortie de La forteresse suspendueun film avec un clin d’œil à La guerre des tuques réalisé par Roger Cantin, suscite beaucoup d’enthousiasme.
2014
Vingt-quatrième film de la série, Le gang des hors-la-loide Jean Beaudry, est le dernier Conte pour tous produit par Rock Demers. Rencontré par La presse en marge du tournage, en 2013, le producteur confiait que s’il avait ralenti le rythme des sorties, c’était “parce que c’était de plus en plus difficile à financer”. L’année suivante, il vend les Productions La Fête au cinéaste Dominic James. Le père de Contes pour tous décède le 17 août 2021.
2023
Tales for All survit à son créateur grâce à la sortie de Noix de coco ferme. Le public est là. Réalisé par Sébastien Gagné, le film, dont les personnages principaux sont de jeunes entrepreneurs, a récolté plus de 500 000 $ au box-office. Le 25e Le titre de franchise marque le début d’une nouvelle ère.
2024
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, M.là Bottine n’est pas le 26e Conte pour tout le monde. « Les Contes pour tous est véritablement un modèle de film mettant en valeur des enfants protagonistes », explique Dominic James, président de La Fête, coproducteur et scénariste du film. Cependant, dans M.là Bottinel’histoire se concentre sur le personnage de Simone (Marguerite Laurence), mais aussi sur celui de Philippe (Antoine Bertrand). « La Fête fait aussi des films grand public qui ne sont pas des Contes pour tous », précise-t-il. Toutefois, si le public souhaite considérer M.là Bottine comme un Conte pour tout le monde, il ne s’offusque pas.
2025
Quels seront les prochains films de la série ? Ma belle-mère est une sorcièredont le tournage débutera prochainement, devrait sortir en salles à l’automne 2025. Les productions de La Fête travaillent également sur une adaptation du roman graphique Le petit astronaute, par Jean-Paul Eid. Dominic James aimerait continuer à sortir un film par an.
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