Il s’agit d’une première collaboration pour Valérie Chevalier et Matthieu Simard, et pas des moindres. Avec Presse-jusles deux auteurs signent un joli roman parfumé à l’eau de rose et surtout construit à quatre mains. Tenez bon : sous forme d’échange épistolaire. Oui, comme autrefois.
Cela semble délicieusement rétro dit comme ça, et ça l’est. Tout commence lorsqu’un certain Noah écrit un jour une lettre au Père Noël. Jusqu’ici, rien d’inhabituel, même si sa prose semble un peu trop inspirée pour un enfant de 4 ans. L’elfe appelée Pauline lui répond. Puis, le père de Noah, Hugo, prend officiellement la plume et continue. Pauline aussi. Et ainsi de suite.
L’aventure, qui peut paraître tout droit sortie d’une autre époque, est pourtant bien ancrée dans le présent. Jusqu’à un détail original et, disons, distinctif (!). Et c’est aussi ravissant que cousu de fil blanc : pendant un an, rien de moins, les deux improbables correspondants vont ici faire connaissance. Ils se dévoileront tranquillement, à travers des plaisanteries, puis des flirts, plus ou moins subtils, rebondissements compris.
De temps en temps, ils se poseront également plusieurs questions plus profondes sur la vie. Si vous aviez un pouvoir magique pour changer quelque chose dans votre vie, lequel serait-il ? Une chanson qui décrirait le mieux votre vie ? Notez le passage de « vous » à « vous », qui suggère doucement mais sûrement une intimité croissante au fil du temps.
“J’avais envie d’un livre à quatre mains car je suis une adepte des échanges épistolaires”, confie Valérie Chevalier (La théorie du drap-housse, Le vacarme des possibilitésetc.), a rencontré son co-auteur, correspondant et désormais ami, Matthieu Simard, pour parler de leur amusant projet créatif.
J’aime écrire dans des cahiers, j’aime le geste, et j’ai aimé cette idée d’échange de lettres !
Valérie Chevalier, author
Il lui fallait encore trouver une contrepartie, quelqu’un avec qui la forme pourrait d’une manière ou d’une autre épouser le fond. D’où le choix de Matthieu Simard (Échecs amoureux et autres bêtises, Les écritsetc.), pour plusieurs raisons, à commencer par le fait qu’elle ne le connaissait que de nom. « Mon idée d’échange épistolaire ne pouvait être qu’avec un collaborateur que je ne connais pas, ou peu. Je ne voulais pas que ça soit orchestré ! argumente-t-elle. Cependant, je suis aussi fan de Matthieu, j’aime son écriture, je l’ai beaucoup lu et j’apprécie son travail. »
On l’aura compris, les deux co-auteurs ont donc appris ici à se connaître au même rythme que leurs deux personnages, Pauline et Hugo. Mais non, si vous voulez tout savoir, ils ne sont pas tombés amoureux dans la vraie vie, confirment-ils en riant. « Mais nous sommes devenus de très bons amis ! », poursuit Matthieu Simard, qui a tout de suite aimé l’idée, l’angle et l’approche du projet, ainsi que le travail de création inédit. « C’est très amusant : partir de rien, avec quelqu’un que je ne connais pas, mais que j’admire. »
Créer ensemble, dans un échange épistolaire, c’est très différent, c’est une découverte constante.
Matthieu Simard, auteur
Tous deux ont volontairement inventé des personnages à la fois proches et éloignés d’eux. Hugo est « un romantique dans l’âme », un peu comme Matthieu Simard, « un gars sensible qui aime jouer avec les mots et la vie », tandis que Pauline « cultive la beauté », comme Valérie Chevalier. « Mais le reste du personnage est plus loin de moi ! J’ai beaucoup tiré de mon existence dans mes écrits (Des certitudes vagabondes), je voulais m’amuser à créer un personnage ! »
Ils se laissent alors emporter par le rythme des échanges (par email, eux, !), se consultent de temps en temps, et ne se rencontrent qu’à de rares occasions durant tout le processus de création, qui a pourtant duré près de neuf mois. Sinon, ils ont littéralement « joué le jeu », un peu à l’image de leurs personnages, bien sûr.
Toutes mes excuses pour la lenteur
Certes, c’était tout un pari, qui aurait pu n’aboutir à rien, ou directement aboutir à une impasse. Ils en sont très conscients. «Mais nous avons des univers qui peuvent s’emboîter», argumente Valérie Chevalier. «Nous avons une sensibilité similaire», ajoute Matthieu Simard. Alors, est-ce que ça allait marcher ? Ça s’est très bien passé, ça s’est même écrit tout seul ! »
Evidemment, ils étaient sur la même longueur d’onde, l’exercice était amusant pour eux et cela se voyait. Il faut dire que le point fort de leur histoire réside justement dans sa forme, unique et un peu surannée, et le temps arrêté imposé. Une affaire autrement impensable, surtout pas par SMS, faut-il le noter.
« Il y a quelque chose de ludique dans leurs échanges qui est le temps : le temps qui s’écoule entre les lettres, et le temps qui permet de construire quelque chose lentement », confirme Matthieu Simard. Je pense que c’est une excuse pour cette idée de prendre son temps pour développer des relations. Pour dire les bonnes choses. Ouvrez davantage. »
Valérie Chevalier est d’accord : « C’est là que se crée la connexion, le lien le plus intime », conclut-elle. Parce que c’est là que nous pouvons partager qui nous sommes, en toute authenticité. » Est-ce que cela vous dit quelque chose ? Sachez que nos nouveaux complices pensent déjà… à une suite !
Valérie Chevalier et Matthieu Simard seront au Salon du livre pour des séances de dédicaces le samedi 30 novembre de 12h30 à 14h et le dimanche 1est Décembre de 12h30 à 14h
Consult Valérie Chevalier’s file
Consultez le dossier de Matthieu Simard
Presse-jus
Valérie Chevalier and Matthieu Simard
Hurtubise
202 pages