Un Festival d’Avignon 2024 avec une affiche flamboyante

Un Festival d’Avignon 2024 avec une affiche flamboyante
Un Festival d’Avignon 2024 avec une affiche flamboyante

En raison de la tenue des JO de Paris fin juillet, la 78e édition du Festival d’Avignon débute une semaine plus tôt que d’habitude, le 29 juin, et se termine le 21 juillet, soit deux jours de plus qu’en 2023. Elle comprend 37 épreuves, dont 35 spectacles et 2 expositions et séries plus longues. Début avril, le directeur du Festival, Tiago Rodrigues, plaçait ce millésime 2024 sous le signe de la quête des mots, « la célébration de l’art vivant » et de “la découverte de l’inconnu”. Après la dissolution du Parlement décrétée par le Président de la République, l’inconnue est surtout le résultat des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.

Face au risque d’une victoire de l’extrême droite, Tiago Rodrigues s’est mis en position de combat. Il projette une fête de la résistance, à partir d’une jolie affiche. Au programme, de nombreuses nouveautés : 84 % de créations, dont 50 % en premières mondiales. Comme en 2023, règne un mélange d’audace et d’équilibre : parité totale d’artistes invités (19 femmes et 19 hommes), 51% de théâtre et 49% de spectacles pluridisciplinaires (danse, cirque, spectacles musicaux), presque autant d’artistes français qu’étrangers. … Le chorégraphe Boris Charmatz joue le rôle d’« artiste complice », avec plusieurs spectacles dans son bagage.

À qui est confiée la Cour d’Honneur lors de l’ouverture ? À l’une des artistes espagnoles les plus renommées : l’iconoclaste Angelica Liddell présente sa nouvelle création « Dämon. El Funeral de Bergman », un hommage forcément décalé à l’artiste suédois, convoquant la mort et ses fantômes (du 29 juin au 5 juillet). Autre lieu magique, la Carrière de Boulbon, accueille la Comédie-Française avec une création de Tiago Rodrigues, sa première en tant que directeur du festival, « Hécube, pas Hécube », après Euripide. La grande tragédienne française, Elsa Lepoivre, endosse le rôle titre, entourée de Denis Podalydès et Eric Génovèse (du 30 juin au 16 juillet).

Deux créateurs majeurs de la scène française présentent leurs nouveaux spectacles : Séverine Chavrier, directrice de la Comédie de Genève, crée en première mondiale à FabricA, « Absalon, Absalon », adaptation du roman amer de William Faulkner sur la guerre civile (du 29 juin au 7 juillet). Caroline Guiela Nguyen, directrice du TNS, présente « Lacrima », l’histoire de confection d’une robe de mariée, au lycée du lycée Aubanel (du 1er au 11 juillet).

Terminez le pont avec « Quichotte »

Il a failli s’installer à Avignon avec son projet « Démanteler les remparts pour finir le pont »… Après « Le Rêve » de Shakespeare, Gwenaël Morin s’attaque, dans le jardin de la rue de Mons, à un classique espagnol, « Quichotte », de Cervantès… pour mieux secouez-le et sans doute exaltez-le (du 1er au 20 juillet). Le spectacle compte dans son casting (réduit) la fascinante Jeanne Balibar. A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Mohamed El Khatib, héraut d’un théâtre documentaire ultra-sensible, nous invite à découvrir « La vie secrète des anciens » (du 4 au 19 juillet).

Mi-juillet, la star polonaise Krzysztof Warlikowski succède à Angelica Liddell à la Cour d’Honneur avec « Elizabeth Costello ». Sept leçons et cinq contes moraux », inspiré de l’œuvre de JM Coetzee (du 16 au 21 juillet). De son côté, Lorraine de Sagazan, qui vient de triompher au Vieux-Colombier avec « Le Silence », prend ses quartiers au gymnase du lycée Aubanel pour présenter sa « Léviathan », une pièce questionnant le système judiciaire (du 15 juillet au 21).

Les festivaliers auront également rendez-vous avec trois spectacles prometteurs en langue hispanique : « Los dias afuera » de Lola Arias mettant en scène des personnes transgenres sorties d’une prison argentine ; « Historia d’un senglar (o alguna cosa de Ricard), adaptation de « Richard III » de Shakespeare par l’Uruguayen Gabriel Calderon au Théâtre Benoît XII (12 et 21 juillet) ; et « Une ombre vorace », une intrigante variation de « L’Ascension du Mont Ventoux » de Pétrarque de l’Argentin Mariano Pensotti (en divers lieux, du 2 au 20 juillet).

Deux cents danseurs

Après une programmation de danse en demi-teinte l’année dernière, cette édition était très attendue. Boris Charmatz, le Français à la tête du Tanztheater de Wuppertal, investit le stade de Bagatelle à Avignon avec « Cercles », « une émergence chorégraphique à ciel ouvert qui se construit au fil des jours ». Un groupe de 200 amateurs et professionnels présentant une collection de danses en cercle (du 29 juin au 1er juillet).

On pourra également assister, au même endroit, à la reprise de « Liberté Cathédrale » créée à Wuppertal l’automne dernier (du 5 au 9 juillet). Enfin, le chorégraphe propose « Forever », une immersion de 7 heures dans la pièce de Pina Bausch, « Café Müller » à FabricA (14 au 21 juillet). « Il sera présent du dernier au premier jour du festival »a ri Tiago Rodrigues lors de sa conférence de presse.

La turbulente et passionnante Espagnole La Ribot crée « Juana Ficcion » avec Asier Puga, une union de danse et de musique « pour donner une existence poétique à la reine Jeanne I de Castille » au Cloître des Célestins (du 3 au 7 juillet). Noé Soulier, l’un des chorégraphes français les plus talentueux, invite Bach et son « Art de la Fugue » interprété en live par l’ensemble Il Convito. « Close Up », pièce pour 6 danseurs au Grand Opéra d’Avignon, est une promesse de beauté en mouvement (du 15 au 20 juillet).

« The Disparition Act » de Yinka Esi Graves propose un dialogue entre l’art flamenco et la présence africaine en Espagne dans la cour du lycée Saint-Joseph. Enfin, nous sommes ravis de retrouver au même endroit Baro d’evel, un duo qui réunit Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias, entre danse, performance et cirque. “Qui es-tu?” », leur nouvel opus promet « vertige et émerveillement » (du 3 au 14 juillet). Presque un sous-titre pour ce 78ème festival.

78e Festival d’Avignon, du 29 juin au 21 juillet, festival-avignon.com/

 
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