Judith Godrèche a annoncé mardi avoir reçu une citation à comparaître pour diffamation, procéduralement automatique, à la suite d’une plainte du cinéaste Jacques Doillon qu’elle accuse de viol contre une publication Instagram de l’actrice.
«Je n’ai pas compté le nombre de plaintes pour viols et agressions sexuelles déposées contre Jacques Doillon. Je sais que le mien est prescrit. Mais sa plainte pour diffamation ne l’est pas”, a-t-elle écrit sur le réseau social Instagram.
Comme l’a rappelé l’actrice de 52 ans sur Instagram, en cas de plainte pour diffamation et sauf erreur de procédure, la mise en examen est automatique, les débats ayant lieu lors de l’audience au fond devant le tribunal correctionnel. “Mais quand même…” continua-t-elle.
L’actrice a accusé publiquement le cinéaste Benoît Jacquot de viol début février, puis Jacques Doillon d’agression sexuelle, déclenchant une nouvelle tempête dans le #MeToo du cinéma français.
Concernant M. Doillon, Mme Godrèche a ensuite précisé à la Brigade de protection des mineurs les faits pour lesquels elle l’accusait, selon une Source proche du dossier.
L’actrice accuse en effet le cinéaste de viol, car elle affirme qu’il “a mis ses doigts dans sa culotte” lors des essais d’un film sorti en 1989. Elle avait alors 15 ans et était avec Benoît Jacquot.
Jacquot et Doillon entendus début juillet
Jacques Doillon avait déposé une plainte en diffamation non pas pour ces accusations en général mais pour une publication Instagram du 21 février. « Oser affirmer publiquement, comme (Mme Godrèche) l’a encore fait le 21 février, qu’il aurait +coucher avec des enfants+ qui que nous tournions dans ses films est ignoble et incompréhensible», a écrit le lendemain l’avocate de Jacques Doillon, Me Marie Dosé, dans un communiqué.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour viols sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité, viols, violences par conjoint et agressions sexuelles sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, après la plainte déposée par Judith Godrèche.
Benoît Jacquot et Jacques Doillon ont été interrogés début juillet par la Brigade de protection des mineurs (BPM), et le premier a notamment été mis en examen pour viol conjugal et viol sur mineur par personne ayant autorité.
La garde à vue de M. Doillon avait été levée “pour raisons médicales”, le parquet de Paris indiquant réfléchir aux “modalités des suites à donner” le concernant.
L’avocate de Jacques Doillon, Me Marie Dosé, a dénoncé l’atteinte à la présomption d’innocence de son client et le cadre de son audition. Jacques Doillon «aurait dû être entendu dans le cadre d’une audience libre compte tenu de l’ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et de l’inévitable classement sans suite qui clôturera cette enquête», avait souligné Me Dosé. .
(AFP)