Par
Engelbert Leprince
Publié le
16 novembre 2024 à 6h12
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Sous le pseudonyme Alphama, Léo Robine affronté les meilleurs joueurs de la planète issus de la licence Rainbow Sixattirant immédiatement l’attention de la communauté eSport sur lui.
C’est un parcours tortueux et semé d’embûches auquel a dû faire face Léo Robine, originaire de La Ferrière-aux-Étangs (Orne).
Ce jeune homme de 24 ans il a déjà vécu la vie dont rêvent aujourd’hui des milliers d’enfants. Depuis sept ans, il voue une passion passionnée au monde du jeu vidéo.
Protagoniste éminent de la discipline, il est devenu professionnel très jeune prenant sa retraite du circuit à seulement 22 ans.
Il retrace aujourd’hui les difficultés de son parcours mais aussi les étapes de sa reconversion.
Une passion précoce pour l’eSport
C’est à l’âge de 14 ans que Léo se plonge dans le monde de l’eSport, à l’époque où les premiers joueurs professionnels français lancent des licences de jeux comme League of Legends ou Counter-Strike.
En 2015, Ubisoft lance un nouveau jeu de tir stratégique, Rainbow Six. Sentant le potentiel, Léo s’y investit pleinement. « Ubisoft a annoncé son intention d’en faire un jeu d’eSport. J’ai été complètement impliqué dès le début », confie-t-il.
Son parcours ressemble à celui des sportifs traditionnels : faire carrière, participer à des compétitions amateurs, puis rejoindre des équipes semi-professionnelles. Son talent et sa détermination l’ont rapidement propulsé.
Après une performance remarquée lors d’un tournoi à Metz (Moselle), il est recruté par l’équipe Supremacy. « Les équipes observent les circuits semi-professionnels pour repérer les jeunes talents », explique-t-il.
Des scènes mondiales prestigieuses
Avec Supremacy, puis d’autres équipes prestigieuses, Léo, alias Alphama, participe à tous les principaux événements eSports Rainbow Six.
De Jonkoping (Suède), Milan (Italie), Montréal (Canada), Vegas (États-Unis), Valence (Espagne), Raleigh (États-Unis), Tokoname (Japon), voyage aux quatre coins du globe.
A l’époque j’étais certainement le plus jeune joueur professionnel français à avoir participé à ces épreuves.
Cependant, malgré les sacrifices, n’obtient pas les résultats escomptés. « Il faut être extrêmement dévoué. Je travaillais 60 à 70 heures par semaine, loin de ma famille, et ce n’était pas toujours payant », avoue-t-il.
Les années marquées par le covid-19 ne serviront à rien.
Le fait de ressentir de vraies émotions dans les tournois, j’ai perdu tout ça dans les années Covid.
Les étapes de sa reconversion
Après une année aux Etats-Unis sans obtenir de bons résultats, puis une saison écourtée en Asie à cause de la pandémie, il décide de rentrer en France.
Je rentre en France, on commence à reconstruire l’équipe Fnatic et au bout de deux semaines on nous dit qu’on arrête. J’ai fait deux ou trois tests, qui n’ont pas été concluants. Je joue avec la peur de perdre plus qu’avec l’envie de gagner et je me dis : plus ça va, moins ça va.
A seulement 22 ans et conscient du caractère éphémère d’une carrière de joueur professionnel, Léo réfléchit à une reconversion professionnelle.
« C’est quelque chose que j’avais en tête depuis le début. Je savais très bien que ce serait court. J’avais commencé des études en communication et marketing et Je voulais travailler dans ce domaine, de préférence dans l’eSport “, explique.
Deux projets s’offrent donc à lui : reprendre des études ou commencer à travailler directement dans le secteur de l’eSport. Courageusement, il saisit l’occasion et cela paie. Il a réussi à se faire embaucher comme créatif chez SPORT CINQUE en tant que responsable marketing.
En bref, pensez aux campagnes des marques au sujet de l’eSport ou encore des jeux.
Parallèlement, il contacte Ubisoft (la plus grande société française de développement de jeux vidéo) pour leur proposer ses services en tant que consultant dans les compétitions Rainbow Six. Accord!
Sorti de nulle part, je me retrouve dans une sorte de double travail.
Restez actif dans l’environnement qu’il aime
Même s’il a quitté la compétition, Léo n’a jamais abandonné la partie. De retour à Caen (Calvados), il continue d’apporter sa contribution. Consultante pour Ubisoftparticipe à des chroniques et à des émissions en direct.
« C’est difficile de jouer à des jeux vidéo pour s’amuser quand c’est son métier. Il y a eu une pause mais j’ai recommencé. Quand on est analyste, on est censé apprendre aux gens à jouer », explique-t-il.
Pour ajouter : « La chose la plus folle que je trouverai jamais, c’est l’émotion quand on est sur scène. Mais je ne le regrette pas aucun de mes choix de carrière ».
Un regard clair sur l’eSport
Bien qu’il soit conscient des enjeux environnementaux, il met néanmoins en garde contre les promesses parfois trompeuses de l’eSport.
« Pour moi, c’est une belle histoire, mais ce n’est pas impossible. Vous pouvez trouver des moyens de travailler au sein de structures. Il s’agit simplement de vraiment s’en donner les moyens et d’avoir un plan de secours. Il ne faut pas tout abandonner pour réussir, C’est toujours bien d’avoir un plan B “, a-t-il déclaré.
Regrettant parfois « l’émotion quand on est sur scène » et « les liens très forts avec des gens qu’on ne connaissait pas », Léo ne nourrit aucune amertume quant à ses choix de carrière.
A partir de maintenant, aspirez à le faire « rester parmi les meilleurs commentateurs du monde » de continuer à contribuer activement à ce milieu qu’il affectionne particulièrement, l’eSport.
Pour ceux qui souhaitent le suivre, sa chaîne Twitch reste un lieu privilégié : twitch.tv/rainbow6.
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