Salon du Chocolat de Montréal | C’est bon pour le moral

Quoi qu’il en soit, il faut parfois se remonter le moral et, vendredi, le Salon du chocolat de Montréal était un endroit prisé pour prendre une bonne dose de dopamine.


Publié à 1h30

Mis à jour à 6h30

Même s’il était 11 heures du matin en semaine, ils étaient nombreux à coeur du Complexe Desjardins à à la recherche d’un petit bonheur chocolaté.

Des dizaines de personnes ont appris à réaliser un mojito au chocolat avec Juliette Brun, fondatrice de Juliette et Chocolat. Et il y a eu une cohue devant tous les kiosques, pour la plupart bien trop petits. Nous avons discuté, nous avons examiné, nous avons dégusté des morceaux de chocolat de taille inversement proportionnelle au prix du cacao. En d’autres termes, minuscule.

« J’ai goûté un chocolat à la goyave haïtien. C’était quand même très original ! », m’a raconté Elisabeth, une grande amoureuse du chocolat noir venue découvrir ce qui se fait ailleurs dans le monde. Sa tournée des exposants n’a pas déçu. « Ils sont généreux dans les dégustations. » Ce à quoi son amie Michelle s’est empressée d’ajouter, avec un sourire et un regard moqueur : « Nous avons repéré les plus généreux et nous allons retourner les voir ! »

Les adorables aînés n’étaient ni gênés ni choqués par les prix. Les artisans vendent leurs comprimés de 50 grammes à 10$, voire 12$ pièce.

Il faut dire que la matière première, le cacao, a connu un envolée en début d’année. Sur le marché à terme à 120 jours, la tonne approchait les 12 000 dollars américains, le plus haut niveau depuis près de 50 ans.

Le prix est retombé aux alentours de 7 000 dollars US, mais reste très élevé. Depuis 10 ans, la tonne se vend autour de 2 500 dollars.

Comme d’autres cultures, le cacao est affecté par le changement climatique et les maladies. La pénurie, dans un contexte de demande accrue, ne pouvait manquer d’avoir un impact.

Ce n’est pas pour rien qu’on parlait de ravitaillement à Halloween, même s’il y a très peu de cacao dans les friandises industrielles distribuées aux enfants. Peu auparavant, le prix des grosses tablettes de chocolat noir le Choix du Président avait suscité des réactions sur les réseaux sociaux chez ceux qui avaient raté l’actualité sur le cours mondial du cacao. À 8,49 $ les 300 grammes, peut-on vraiment parler de « vol » ? Ce n’est pas grave.

La flambée des prix oblige encore à réfléchir à l’avenir du chocolat, à ce qu’il pourrait devenir. L’équivalent du safran, du caviar, de la truffe ?

À quelques dollars la bouchée, le chocolat – un chocolat artisanal de qualité qui contient beaucoup de cacao et très peu de sucre – est-il devenu un luxe au même titre que le champagne ? «Je ne veux pas dire que c’est du champagne. C’est un plat raffiné, mais pas luxueux », a-t-il répondu. le président de la première édition du Salon du chocolat de Montréal, Jean-François Kacou.

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PHOTO FOURNIE PAR LE SALON DU CHOCOLAT DE MONTRÉAL

Jean-François Kacou, président de la première édition du Salon du chocolat de Montréal

Ce spectacle valorise le travail des artisans, et « évidemment, il y a un coût à ce travail qui doit être respecté », ajoute l’Ivoirien de naissance immigré au Canada en 2012.

Son rôle de président, qu’il a accepté d’assumer volontairement, est donc un heureux retour aux sources, la Côte d’Ivoire étant l’un des principaux producteurs mondiaux de cacao.

Je repense à ma jeunesse en mangeant des fèves de cacao. C’est comme un fruit, c’est délicieux !

Jean-François Kacou, président de la première édition du Salon du chocolat de Montréal

Aujourd’hui, il s’inquiète des questions d’équité envers les agriculteurs qui sont « les moins payés dans la chaîne » de production. De plus, l’émission présente un documentaire sur une plantation biologique où est produit l’un des meilleurs cacao au monde et des conférences sur l’industrie mondiale.

En vous promenant de kiosque en kiosque, vous découvrez également le souci du détail de nos artisans, à travers leur emballage d’origine. Mais surtout, on est frappé par l’omniprésence des couleurs dans les cartons ouverts sur les tables. À côté, le marron apparaît soudain… marron. Presque trop banal.

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PHOTO DU COMPTE FACEBOOK DE KAO

Chocolats aux bleuets de Kao Chocolat

Les créations de David Landman sont de jolies petites œuvres d’art pétillantes. Le chocolatier de L’Anse-Saint-Jean, entre Tadoussac et Saguenay, explique avec beaucoup d’enthousiasme que « le chocolat est un vecteur pour faire connaître les choses ». Comme le mélilot, la fleur d’églantier et la tanaisie, qui rappelle la camomille. Il me tend un pot Mason pour que je découvre le parfum. C’est très vrai.

« Les couleurs me permettent de transmettre des saveurs que les gens ne goûteraient jamais. Il faut de la couleur. Nous vivons dans un monde ennuyeux… » ajoute l’artisan qui ne propose que des saveurs locales et qui travaille avec les cueilleurs.

David Landman a raison. Nous vivons dans un monde qui aura toujours besoin d’un peu plus de couleur et de douceur. Et en pleine grisaille du mois de novembre, avec les nouvelles déprimantes qui s’enchaînent, le chocolat est un allié précieux pour remonter le moral à un coût raisonnable. Si nous pouvons être raisonnables.

 
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