Décès à Genève –
Daniel Ceppi est parti voyager vers les étoiles
L’auteur de bande dessinée genevoise est décédé lundi. Il laisse une œuvre dense, où Genève a souvent été mise en lumière à travers des récits minutieusement documentés. Hommage.
Publié : 04.11.2024, 16h00
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- Daniel Ceppi, designer genevois, est décédé à l’âge de 73 ans.
- Il est connu pour ses séries « Stéphane Clément » et « CH confidentiel ».
- Ceppi privilégie la précision et le réalisme dans ses bandes dessinées.
- Un hommage lui sera rendu à la galerie Papiers Gras à Genève.
Longtemps, Daniel Ceppi a gardé un pied à Genève, pour mieux poser l’autre à Pondichéry. L’Inde, mais aussi l’Afghanistan, le Pakistan, l’Ouzbékistan font partie des destinations où il traîne allègrement ses guêtres, son appareil photo et ses crayons. Lundi matin, le dessinateur itinérant qu’il voyageait était en route vers une destination définitive. Atteint d’un cancer de la gorge – une maladie à progression rapide, détectée cet été – l’auteur, entre autres, des séries « Stéphane Clément, chroniques d’un voyageur » et « CH confidentiel » est décédé à 73 ans. Parti rejoindre les étoiles , il laisse derrière lui une œuvre dense, où Genève a souvent été mise en lumière à travers des récits minutieusement documentés.
La rue de l’Hôtel-de-Ville, l’aéroport, le pont des Bergues, le quartier des banques, les ports francs, Céligny… dans ses albums, la réalité se mélange harmonieusement à la fiction. Du diptyque « CD – Corps Diplomatique » à sa série en trois volumes « CH Confidential », Ceppi avait représenté à de nombreuses reprises des fragments d’une Genève peu touristique. Dans son dernier album en date, « Lady of Shalott » sorti en 2017, son héros de toujours, Stéphane Clément, allait prendre un verre à L’Eléphant dans la Canette, à l’angle de l’avenue du Mail et de la rue de l’ École-de-Médecine.
Lorsqu’il écrivait ses histoires, Ceppi accordait autant d’attention à la crédibilité qu’à l’apparence visuelle. « J’aime que ce que je dis soit précis, c’est ma marque de fabrique. Comme je connais Genève par cœur, je sais où peuvent aller mes personnages. Je ne triche pas avec la réalité. S’il y a un sens interdit sur le parcours, je le respecte », nous disait-il en 2020 lors d’une exposition sur l’Île.
Souci de véracité
Loin de s’appuyer sur sa mémoire visuelle, l’auteur né à Carouge a mis un point d’honneur à se rendre sur les lieux qu’il comptait dessiner, multipliant les photos numériquement, 500 à 600 par histoire. Poussant loin le souci de véracité, Ceppi a tenté de réaliser ses repérages à la période de l’année durant laquelle se déroulait l’action de ses comics. « J’observe comment les gens sont habillés, s’il y a du monde sur les terrasses ou pas, si le temps est ensoleillé ou pluvieux. Des petits détails qui font toute la différence.
Révélé au grand public en 1977 avec la parution de l’album « Le gêpier », récit fictif d’un braquage amateur dans une bijouterie genevoise, Ceppi tirait volontiers ses intrigues de la lecture des journaux, dont il rassemblait divers articles qu’il relisait régulièrement. , jusqu’à ce que quelque chose déclique dans sa tête.
Autre Source d’inspiration incontournable : les voyages. Depuis qu’il avait 18-20 ans, Ceppi avait parcouru le monde. « Il n’y a pas un seul album où je ne suis pas allé sur place. Je fais le même métier que Tintin, sauf que je fais vraiment le reportage. Chez lui, la fiction s’est toujours appuyée sur la réalité. Il laisse mûrir ses histoires dans sa tête, parfois pendant plusieurs années, avant de les écrire dans un cahier, façon roman, très rapidement. “Je n’ai aucun problème avec l’écriture, mais j’ai plus de mal avec le dessin”, a-t-il reconnu, après avoir entièrement retravaillé ses trois premiers albums lors de leur réédition en couleur.
Galeries et bistrots
Baroudeur invétéré, le plus souvent en compagnie de son épouse Paûle vers qui vont toutes nos pensées, il aimait revenir à ses sources, lui qui a vécu une quarantaine d’années à Plainpalais, un quartier qu’il appréciait pour son côté décontracté. à la fois bon enfant et très vivant : beaucoup de galeries, beaucoup de bistrots. Autant d’endroits où nous pourrions le rencontrer régulièrement.
C’est également dans une galerie, aux Papiers Gras en l’Île, qu’aura lieu la semaine prochaine un verre hommage, en compagnie de tous ceux qui l’ont connu, prélude à une exposition rétrospective l’année prochaine. suivant. Du côté des bandes dessinées, Ceppi avait ralenti, ne ressentant aucun réel intérêt de la part de ses éditeurs. Mais il avait pris le temps récemment de signer une image pour ce rendez-vous auquel il savait qu’il n’assisterait pas. Sa dernière image.
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