Watson est-ce que ça aidera à former un couple ?
Ce Lausannois a repéré un beau mec dans un train CFF, entre Genève et Lausanne. Cela fait déjà deux semaines qu’elle le cherche. Pour le retrouver, elle a opté pour une méthode aussi effrontée que romantique. Nous l’avons appelé pour en savoir plus.
04.11.2024, 18h5004.11.2024, 19:01
Depuis plusieurs jours, cette affiche aussi drôle que touchante circule sur les réseaux. Certains l’ont d’ailleurs aperçue dans les rues de Lausanne.
Source : image envoyée par l’auteur.
En le découvrant, on a eu l’impression de se retrouver au cœur de l’intrigue dans un de ces films de Noël surannés mais extrêmement réconfortants, dont on binge-t-on TMC depuis le début du mois.
Mais qui est cette personne qui a réussi à nous mettre des paillettes dans les yeux juste avant les fêtes ? Son appel a-t-il trouvé une réponse ? Nous voulons tout savoir. Ni un, ni deux, nous avons contacté l’âme désespérément romantique derrière la missive.
Les CFF en toile de fond
Au bout du fil, on découvre un Lausannois à l’humeur franche et joyeuse. Marie* est une secrétaire et illustratrice de 35 ans. Son histoire commence dans les transports en commun (oui, oui, les CFF peuvent inspirer autre chose que l’envie d’étrangler un train entier), avant de rebondir au Flon. Aucun endroit, a priori, que l’on associerait à une quelconque romance, ou à une once de sentiment positif. Et pourtant.
Dimanche 20 octobre, Marie est encore dans le brouillard, après une soirée bien arrosée la veille pour fêter les 40 ans d’une amie. Elle monte dans un train en direction de Lausanne. “J’étais bien habillé, mes cheveux étaient bien coiffés”, décrit l’illustratrice.
À l’étage, bien sûr! elle plonge sans s’y attendre dans les yeux d’un charmant jeune homme, déjà assis« une trentaine plus ou moins comme moi ». Cheveux mi-longs, très raides, rentrés derrière les oreilles, petite moustache brossée, look british avec un faux air de dandy, habillé tout de noir et Doc Martens pour compléter le look : l’inconnu a un grand effet sur lui.
L’intérêt semble réciproque :
« Nous avons échangé un regard qui a duré au moins 3 secondes. Trois secondes, c’est quand même long et intense.
Mais, que la timidité ou la commodité l’exigent, aucun d’eux ne lâche un sourire, ni même un mot. Après cela contact visuel qui l’énerve, Marie décide « instinctivement » de s’installer juste derrière l’intrigant beau gosse. “Je pouvais voir qu’il tournait parfois la tête dans ma direction, mais c’était tout.”
Une deuxième rencontre
L’Apollon descend ensuite vers Lausanne. Comme Marie, qui se dirige vers la station de métro. Mais le destin est sur ses talons : Mr. Doc Martens est également là. Rebelote : des regards obliques s’échangent, mais personne ne sort de son coin. “Je ne voulais pas qu’il me voie avec ce visage.” Quoi qu’il en soit, explique la trentenaire, elle le sait au fond : ils vont se revoir. D’une manière ou d’une autre. Elle n’est donc pas frustrée lorsque sa potentielle âme sœur arrive au Flon, alors qu’elle descend plus bas.
Quelques heures plus tard, cette rencontre fortuite continue de le marteler l’esprit. « Il m’a peut-être confondu avec quelqu’un d’autre », songe l’illustratrice, qui dit fréquenter le monde de la musique. «Je n’ai jamais ressenti cela auparavant. C’est un drôle de sentiment, comme si nous nous connaissions depuis toujours.
Des affiches zurichoises qui inspirent
En souvenir d’une histoire poétique publiée dans WatsonMarie prend une décision un peu folle. Elle prépare une dizaine de petites affiches, une lettre de recherche « recherchée » du cœur, qu’elle envisage d’afficher à Lausanne, dans les quartiers du Flon, de Saint-François et de la gare.
L’article Watson en question, qui a inspiré Marie :
Sur celles-ci, elle explique être tombée amoureuse du « train Lausanne-Genève ». Sa motivation ?
« Nous n’avons qu’une seule vie. Et j’ai trouvé la démarche très drôle”
Le texte en question dit :
Vous êtes descendu à l’arrêt Flon. Moi, à Riponne. Depuis, je pense que j’ai vraiment envie de t’inviter à prendre un café.
Ce scénario est bien plus romantique que les films Une mission pour Noël, Un prince pour Noël, Un bébé pour Noël, Un château pour Noël, Le concert de Noëlet ainsi de suite.
Le prétendant s’excuse par avance “si ces affiches semblent un peu faire grincer des dents”. Mais je le promets, assure-t-elle…
“Je ne suis pas une sociopathe comme Kathy Bates dans Misery”
Pas de kidnapping dans une cave au menu donc. Nous sommes tous rassurés.
Henri De recherché
Tout est validé par une esquisse de l’être désiré. Pour ses amis, la ressemblance est frappante :
«C’est Henri Dés. Ou un sosie de Michel Blanc avec des cheveux.
Imaginez Michel Blanc, mais avec des cheveux. Image : docteur
A l’autre bout du fil, Marie rit. « J’ai écrit le texte moi-même, mais ensuite, heureusement, mes amis m’ont accompagné pour poser les affiches. Nous étions 4 dessus ! »
Une de ses proches lui assure d’ailleurs avoir revu le type en question à Saint-François, « pâle, dandy et taciturne ».
En plus de la version papier, une annonce est publiée sur une page Facebook dédiée aux rencontres dans les transports. «La page Repéré Transports publics en Suisse romande J’ai republié mon annonce deux fois », sourit Marie.
Un futur couple Watson?
Ces multiples bouteilles dans la mer ont-elles ramené le marin perdu à l’embarcadère ? Pas pour le moment, nous assure le Lausannois le cœur ému. A part un internaute surpris, qui lui a envoyé un e-mail pour saluer son initiative « drôle et courageuse ».
Quant au bel inconnu à la veste de velours noir, qui sait s’il n’a pas déjà une moitié, qui l’aura grillé en passant devant une affiche. « Peut-être qu’ils se disputaient à cause de moi », se demande Marie en riant.
Sinon, ce sera peut-être grâce à cet article Watson qu’il se reconnaîtra. Marie sait déjà où elle l’emmènera : « dans un café de la gare, car ce sera pour nous un lieu symbolique ».
Êtes-vous le mystérieux jeune homme sur l’affiche ? N’hésitez pas à vous manifester. Tu serais notre premier couple Watson.
*prénom d’emprunt