A seulement 23 ans, le chanteur valaisan Théo Marclay, alias Nuit Incolore, connaît un succès fulgurant. Son visage a déjà été projeté sur les écrans géants de Times Square et il se produira prochainement à l’Olympia. Invité samedi dans Helvetica, il est revenu sur ses influences musicales, ses racines suisses-vietnamiennes mais aussi et surtout, son amour du public.
Colorless Night vit un rêve éveillé. Né au Vietnam et adopté à 5 mois, il grandit à Fully en Valais dans une famille de musiciens. Pianiste classique de formation, il a composé ses premières chansons dans sa chambre pendant le confinement.
«C’était comme un journal que je partageais sur les réseaux sociaux», dit-il. Son single « Dépassé » a explosé sur TikTok en 2023 et lui a ouvert les portes du succès. Aujourd’hui, ses morceaux sont écoutés des millions de fois sur Spotify.
« Un double Vietnam »
Même s’il vit désormais entre Paris et la Suisse, Théo Marclay reste attaché à ses racines valaisannes : « C’est là que j’ai grandi, là où s’est forgée ma formation. J’y trouve toujours l’inspiration. Son nom de scène, « Nuit Incolore », est aussi pour lui une manière de rendre hommage à sa langue maternelle, le français, tout en rappelant son amour pour la poésie.
J’imagine parfois à quoi aurait ressemblé ma vie si j’étais resté au Vietnam
Nostalgique dans l’âme, l’auteur-compositeur-interprète n’oublie pas ses origines vietnamiennes dont il s’inspire pour écrire ses textes. « J’imagine un double Vietnam et je me demande à quoi aurait ressemblé ma vie si j’y étais restée. C’est ce qui me permet de m’inspirer et, peut-être, d’écrire de beaux textes. en tout cas, c’est ma Source d’inspiration, l’inconnu, le Vietnam.
Aujourd’hui, Nuit Incolore remplit les salles en France, en Belgique et en Suisse. Il se distingue par un univers artistique unique, mêlant pop gothique, influences japonaises et poésie française. Il dit aimer les « musiques obsolètes », notamment Charles Aznavour.
Un artiste proche de son public
Théo Marclay tient également à rester proche de son public. “C’est aussi leur montrer qu’on ne banalise pas leur existence et qu’ils ne sont pas des outils de notoriété en eux-mêmes (…) Quand quelqu’un vient me voir en concert, son retour, qu’il soit constructif ou non, m’importe.” quelques minutes, mais pour cette personne, cela peut créer des souvenirs impérissables.
En lice pour les NRJ Music Awards, Nuit Incolore a déjà collaboré avec de multiples artistes francophones comme Kyo, Mentissa ou Loïc Nottet. Son prochain défi : l’Olympia le 29 novembre. « C’est une scène mythique, le Graal pour un artiste », se réjouit-il. «La scène musicale suisse commence enfin à être reconnue et j’en suis très heureux. C’est un peu notre soft power.»
Commentaires recueillis par Jennifer Covo
Article web: Hélène Krähenbühl
