La Place Royale fête ses trente ans en plongeant dans les coulisses de ce spectacle culte

Thomas de Bergeyck : Avant le spectacle, il régnait un véritable mystère autour des têtes couronnées. On ne les connaissait pas bien en Belgique, le roi Baudouin et la reine Fabiola étaient très secrets. L’accès de la presse à leur vie était extrêmement limité. C’est après la mort du roi Baudouin que tout change, révélant à quel point ce couple était apprécié. Cela a été un élément déclencheur pour créer le spectacle. Par la suite, « Place Royale » a inspiré d’autres pays comme les Pays-Bas et l’Espagne. Stéphane Bern, après avoir vu l’émission, reprend l’idée en et devient un expert des monarchies.

Comment le spectacle a-t-il évolué ?

Alix Battard : Au début, « Place Royale » était la seule émission axée sur la royauté. C’est aujourd’hui un sujet omniprésent dans les magazines et sur les réseaux sociaux. Avant, si l’on voulait une image, il fallait absolument suivre la royauté sur le terrain, ce qui entraînait d’incroyables voyages à travers le monde. Maintenant, c’est différent. Les réseaux sociaux nous inondent d’images. Nous devons donc trouver une autre manière de raconter ce qui a déjà été vu dans l’actualité.

Quel est votre plus beau souvenir ?

Thomas de Bergeyck : Le mariage au Luxembourg en octobre 2012 est un petit pays, mais avec une aura assez importante. Et à Place Royale on a beaucoup parlé d’eux parce que d’abord RTL est luxembourgeois et puis aussi parce que ce sont des personnalités assez attachantes. J’étais avec Patrick Weber et Stéphane Bern pour commenter l’événement en direct sur un podium qui se trouvait au bord du cortège. Nous avons même prolongé la diffusion en décalant le journal télévisé de 13 heures, tant l’événement était magique.

Alix Battard : Le tout premier grand événement que j’ai couvert a été le mariage de Kate et William. Et je n’oublierai jamais. Ensuite, j’ai fait les funérailles de la reine, le couronnement du roi et tout. C’était incroyable d’être là, mais le premier reste spécial.

Anne Quevrin : La première émission depuis le Palais Royal de Bruxelles reste gravée dans ma mémoire. Cela montrait que la famille royale nous faisait confiance et c’était une belle reconnaissance de notre travail. Pour cette première diffusion, nous avons eu l’exclusivité avec la princesse Astrid et le prince Lorenz entourant leurs enfants pour la rentrée de septembre. C’était le tout premier reportage exclusif dont nous disposions et il donnait le ton des moments historiques à venir, comme le mariage tant attendu du prince Philippe ou la naissance de la princesse Elisabeth, future première reine des Belges. Ces moments familiaux et historiques ont marqué le spectacle, et ont eu un impact profond sur l’histoire de la Belgique.

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Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de votre tournage ?

Anne Quevrin : Il y a eu des moments cocasses pendant le tournage, comme lorsque je me retrouvais dans des châteaux dépouillés de leurs meubles, ou dans des pièces si froides que de la vapeur sortait de ma bouche qu’il devenait impossible de réaliser mes décors. Parfois, toute la famille des seigneurs assistait au tournage, me regardant comme au théâtre, ce qui mettait une certaine pression. Malgré tout, ils étaient d’une gentillesse exceptionnelle et même s’ils m’invitaient souvent à déjeuner, je n’avais jamais le temps d’y aller.

Alix Battard : Récemment, nous avons accompagné la Reine Mathilde en Côte d’Ivoire, et c’était le premier grand voyage que nous faisions depuis notre prise de possession de la Place Royale. Le spectacle était soumis à beaucoup de stress. Les conseillers de la Reine nous ont mis beaucoup de pression dès le début du voyage, et il y avait beaucoup d’attentes autour de l’entretien. Tout le spectacle dépendait de cette interview, mais à notre retour en Belgique, nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas les images à cause d’un problème de caméra. Finalement, grâce à un logiciel de décryptage, nous avons réussi à récupérer une partie des interviews. C’était un stress énorme !

Thomas de Bergeyck : Le défi en Thaïlande était lié à la météo. Il faisait 45° à Bangkok et je devais faire des sets dans la rue en costume avec une chemise d’hiver rose. C’était très difficile à cause de la chaleur et ma chemise était trempée de sueur et devenait très sombre. Avec mon caméraman, nous avons pris des taxis climatisés pour sécher rapidement avant de retourner filmer. C’était complètement stupide.

Quelle a été votre rencontre la plus mémorable avec un membre de la famille royale ?

Alix Battard : Je me souviens avoir été au Danemark, chez le prince et la princesse. J’avais le sentiment d’aller loin, là où je ne serais jamais allé si je n’avais pas travaillé pour Place Royale. C’était leur maison privée, perdue dans la campagne, au milieu du Danemark. C’était vraiment sympa de pouvoir voir cet aspect intime et quotidien de leur vie.

Anne Quevrin : Les voyages avec le futur Roi Philippe sont certainement ceux qui m’ont le plus marqué. Grâce à lui, j’ai eu la chance de découvrir des endroits que je n’aurais jamais vus autrement. Par exemple, après les missions économiques, nous faisions des visites privées. Je suis allé avec lui au Népal et au Bangladesh, parfois dans des conditions très difficiles, comme l’absence d’électricité dans des villages reculés. Ces moments m’ont permis de mieux percevoir le futur souverain.

Thomas de Bergeyck : J’ai un souvenir particulier avec le roi Albert. Lors d’une visite sur RTL, je lui ai dit « enchanté », ce qui est une erreur de protocole lorsqu’on s’adresse à un roi. J’étais jeune et je ne savais pas. Et à partir de ce jour, je n’ai plus jamais recommencé.

Avez-vous une famille royale préférée ?

Alix Battard : J’adore les Néerlandais. Je les trouve super détendus et heureux. Je trouve qu’une famille royale, même si on aime la royauté, on aime un peu de faste. Tout ce que les Anglais ont : les carrosses, les diadèmes, les incroyables défilés militaires… On trouve peut-être ça obsolète, mais je trouve que c’est ça qui fait que le rêve devient réalité. Et les Néerlandais ont ça. Ils ont vraiment un décorum et un faste très forts, mais dans une monarchie ultra détendue. Je trouve que c’est le complément parfait à une monarchie moderne et en même temps qui perpétue une histoire.

Quels souvenirs gardez-vous de votre collaboration avec Anne Quevrin ?

Thomas de Bergeyck : Anne m’a permis de démarrer toute cette aventure. Elle m’avait repéré alors que je faisais à peine trois mois de reportage au journal télévisé, et elle avait besoin d’un journaliste pour compléter son équipe. Très vite, elle m’a confié des voyages, comme en Turquie, où j’ai dû la remplacer sur une mission. Elle m’a fait confiance très tôt et je lui dois beaucoup pour cela.

Alix Battard : Elle était exigeante, mais elle avait chez moi un côté maternel. Elle a beaucoup contribué à ma carrière en me donnant ma chance lorsque j’étais jeune journaliste. Elle avait une grande capacité à transmettre sa passion et son expérience, et je me souviendrai toujours de son rire contagieux.

Quelle est votre plus grande fierté ?

Anne Quevrin : Ma plus grande fierté est la succession. Ce sont eux qui continuent de constater le succès de ceux qui ont travaillé avec moi. Je suis fier d’avoir ouvert la monarchie à la population belge.

Ne manquez pas la rétrospective des 30 ans de Place Royale avec le retour exceptionnel d’Anne Quevrin, ce samedi 2 novembre à 19h50 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.

 
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