“Rivals”, une amusante querelle dans une paisible campagne anglaise des années 1980

“Rivals”, une amusante querelle dans une paisible campagne anglaise des années 1980
“Rivals”, une amusante querelle dans une paisible campagne anglaise des années 1980

Dans le comté imaginaire du Rutshire, le patron d’une chaîne de télévision régionale sort l’artillerie lourde pour conserver sa franchise. Mais son rival vient perturber ses plans. “Rivals”, une mini-série de huit épisodes à voir sur Disney+, révèle une bataille acharnée entre les élites britanniques en 1986.

Tony Baddingham (David Tennant), patron de Corinium, modernise sa chaîne de télévision pour convaincre la commission de renouveler sa concession pour les cinq prochaines années. Il débauche facilement le journaliste vedette de la BBC, Declan O’Hara (Aidan Turner), qui emménage dans un prieuré en ruine dans le Rutshire avec sa femme et ses deux filles.

Declan, le misogyne au gros melon, apprend difficilement à collaborer avec Cameron Cook (Nafessa Williams), grand nom de son domaine, producteur américain fraîchement embauché et accessoirement maîtresse du patron. Alors que Declan et sa famille découvrent la petite communauté du Rutshire, ils rencontrent le grand rival de Tony, Lord Rupert Campbell-Black (Alex Hassell), un ancien champion olympique qui a été catapulté ministre des Sports du gouvernement Thatcher. Il est prêt à créer sa chaîne pour enterrer Tony.

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Pouvoir, sexe et hypocrisie

Bronzé aux UV, séducteur invétéré autant que libertin délirant, Rupert considère la femme comme un buffet en libre-service. Malgré sa détestable réputation d’homme libidineux inconstant, les femmes du comté mourraient toutes pour une soirée sexe avec ce beau gargantuesque du sexe. Telle est la vie dans cette communauté apparemment paisible et hypocrite, où les aventures adultères abondent. De quoi faire revivre l’auteure en panne Lizzie Vereker (Katherine Parkinson), bonne épouse, celle de James, un animateur écervelé de Corinium.

Tandis que Declan connaît un grand succès avec son émission d’interviews percutante, sa compagne Maud (Victoria Smurfit), une actrice dépressive et en déclin, connaît un regain de libido grâce à Rupert, qu’elle ne cesse de courtiser. Mais l’étalon garde les yeux rivés sur sa fille aînée Taggie (Bella Maclean), qui résiste au fornicateur en série. Attente! Vont-ils se tromper avant la fin de la saison ? Au fil d’épisodes légers, l’intrigue glisse sans prévenir vers le viol d’une des collaboratrices de Tony. Tellement désireux de battre son ennemi, il demande à la victime dévastée de prendre sur elle en lui tapotant l’épaule.

Une série délicieuse

Cette époque des années 1980, où le dégoutant a encore de beaux jours devant lui tandis que les joyeux Tears for Fears, Yazoo, et autres Bronski Beat donnent une performance d’enfer, est parfaitement reconstituée. Sans être envahissant, le joyeux Rivals » propose tout ce qu’une mini-série peut offrir : des coups sales, des coups et des coups de gueule.

On retrouve aussi dans “Rivals” des dialogues percutants et parfois très drôles, des situations cocasses et deux visages bien connus : Aidan Turner, ex-Kili le Hobbit devenu journaliste pugnace sous les ordres de David Tennant, ex-Doctor Who, légendaire Seigneur du Temps et ici roi de Corinium.

Philippe Congiusti/ld

« Rivals », de Jilly Cooper, avec David Tennant, Aidan Turner, Nafessa Williams, Alex Hassell, Bella Maclean et Victoria Smurfit. A voir sur Disney+ depuis le 18 octobre 2024.

 
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