Serge Prunier, qui expose au Pôle Culture & Attrabilité jusqu’au 31 octobre, ne se dérobe pas. Il se déroule « sans thème particulier et n’a d’autre prétention que de divertir ». “Nath B.” qui a une longue expérience des expositions et du travail avec les peintres, apprécie son toucher et son cadrage qu’elle associe volontiers à l’art de la bande dessinée. « C’est une peinture très dessinée, précise, colorée, avec un soin apporté au trait et à l’expression ». Nous ne pourrions pas le dire mieux. Un Antillais sirote un Coca, adossé à une harpe bleue dans une luxuriance végétale. L’art simple de tuer le temps. Parmi les cadres, un flamant rose où la netteté de l’oeil orange (l’oeil du tueur) contraste avec ce plumage fourrure, tel le boa d’une jeune fille du Casino de Paris qui s’apprête à descendre le grand escalier. Un tournesol pleure, une sorcière crochue, édentée et ridée apparaît déguisée pour Halloween. Un autre édenté (il a encore un moignon) rit derrière ses lunettes : rieur ou croquignolesque ? Serge Prunier a le savoir-faire des caricaturistes qui vont à l’essentiel. La belle au fume-cigarette a tout de la séductrice, femme fatale penchée vers sa future proie, mais aussi romantique dans son regard perdu. Attrayante et dissimulatrice, ou une fleur bleue qui affiche un rate distingué ? Nath B. la voit comme une « élégante des années 30, à la fois pensive et voluptueuse ».
