“Il était comme un ami”

“Il était comme un ami”
“Il était comme un ami”

« Celui qui rit beaucoup pleure beaucoup. » L’abbé Yves Trocheris, curé de l’église Saint-Eustache à Paris, a choisi ces mots modestes et poignants pour ouvrir, ce jeudi à 16 heures, les obsèques de Michel Blanc, décédé subitement à l’âge de 72 ans. insister. Tout est dit, avec cet adage, de la complexité de l’acteur-réalisateur, dont les nombreux portraits, depuis sa mort, ont décrit le spleen et la drôlerie, l’humour et la mélancolie. Le cinéaste Jean-Pierre Ameris voit dans la météo très contrastée de cet après-midi suspendu entre automne et été un clin d’œil à la personnalité de l’acteur. « Il pleut et il fait beau en même temps, c’est rare, et c’est tout Michel, ça… »

Discret

Les amis du Splendid sont évidemment là. Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel… Michel Blanc est le premier des Bronzés à disparaître. Un compagnon de voyage, Martin Lamotte, confie : « On s’accroche, mais on va tous suivre. Michel, c’était du talent, de l’humour et de la finesse dans l’humour. » Egalement présents, Carole Bouquet, Dominique Besnehard, Patrice Leconte, Dany Boon, Rachida Dati, Brigitte Macron, Isabelle Mergault…

Michel Blanc, qui vivait dans le Marais, aimait beaucoup cette église Saint-Eustache, au cœur de Paris, près des Halles. « Il venait souvent, très discrètement, inquiet des actes de vandalisme », constate le curé Yves Trocheris. Un millier de personnes sont rassemblées sur la place. Pamela de Rouvray, 65 ans, porte l’uniforme de Jean-Claude Dusse. Combinaison de ski orange et cagoule blanche. « La troupe du Splendid était tellement drôle et libre. Ils ont tout osé ! Aujourd’hui, dans notre société politiquement correcte, on s’ennuie. » « Il faisait partie de la famille. Il était comme un ami. Il jouait de telle manière, sans jamais négliger ses personnages, qu’on se sentait proche de lui », souligne Françoise, 69 ans, kinésithérapeute.

« Michel, on se retrouve ici comme des idiots, avec nos lunettes noires. Tu t’es perdu, on ne sait même pas où.

Dans l’église, Jean-Paul Rouve livre le premier hommage, la voix altérée par l’émotion. « Michel, on se retrouve ici comme des idiots, avec nos lunettes noires. Vous vous êtes perdu, on ne sait même pas où, chacun a sa petite idée sur le sujet. » Il se moque de l’hypocondrie légendaire de l’acteur. « Vous devez les énerver là-haut. Merde, il y a un courant d’air, tu veux que j’attrape la mort ? »

Amateur de musique

Josiane Balasko parle de la fibre musicale de son amie. « Vous vouliez devenir pianiste. Pour notre plus grand bonheur, vous êtes devenu acteur. » La musique qui rythme la célébration est souvent issue du répertoire baroque, en phase avec les goûts de ce mélomane. Lully, Bach, Rameau, Purcell… Dans une magnifique homélie, le père Jérôme Prigent rappelle que doute et foi ne s’excluent pas. « Nous pouvons choisir d’avancer librement vers l’amour de Dieu. On ne sait jamais : un malentendu pourrait fonctionner. »

17h30 Le cercueil quitte l’église. Dernière ovation, longue et émouvante. ” MERCI ! » scande la foule. On entend encore les paroles de Jérôme Prigent, qui a conclu son homélie en citant Jean-Claude Dusse : « Vas-y, Michel. Votre Seigneur vous attend. »

 
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