Le beau cadeau de Michel Gondry à sa fille

Le beau cadeau de Michel Gondry à sa fille
Le beau cadeau de Michel Gondry à sa fille

De ses courts métrages en stop motion réalisés pour sa fille, le réalisateur inventif réalise un film émouvant et facétieux, qui rappelle ses débuts.

Maya, fille et héroïne de Michel Gondry, dans son univers papier animé. Partizan Films

Par Marion Michel

Publié le 1 octobre 2024 à 17h30

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jeIl y a des pères qui lisent des histoires à leurs enfants avant de se coucher. Et d’autres qui font des films pour eux, comme Michel Gondry. Pendant six ans, le directeur deSoleil éternel de l’esprit impeccable a réalisé des courts métrages en stop motion dans son bureau pour sa fille, qui avait alors entre 3 et 9 ans. Du papier de couleur, des ciseaux, du scotch acheté au supermarché, un smartphone pour filmer, puis le papa a demandé à Maya de choisir le titre de l’histoire qu’elle voulait voir, et dont elle serait invariablement l’héroïne. Aujourd’hui, des morceaux sélectionnés de cette expérience cinématographique familiale sont donc compilés et proposés au grand public.

Maya prend un bain, Maya une policière et les trois chats, Maya dans la mer avec une bouteille de ketchup… Pour le père et la fille Gondry, poésie et absurde vont de pair. Dans ses aventures, l’enfant pas timide croise son père qui joue du tambour au centre de la Terre pour ne pas déranger, sa mère qui réduit les concombres en cornichons à l’aide du « conconchon », sa grand-mère Boom-Boom qui pilote un « punch plane » et Pampa la frita, le roi des frites, qui l’aide à absorber tout le ketchup déversé dans la mer – parce que les frites adorent le ketchup, tout le monde le sait.

On sourit très souvent, on est aussi ému. Une fois de plus, Michel Gondry décale la réalité et l’ajuste à sa vision, multiplie les exercices de style autour de la seule contrainte du titre – et celle d’amuser Maya. Lu avec gaieté par Pierre Niney, alter ego du réalisateur dans le récent Livre de solutions – où il a déjà réalisé un mini-dessin animé en stop motion, « Max le renard ouvre un salon de coiffure » – les histoires de Maya empruntent un peu à Queneau et Tex Avery, mais surtout au génie bricoleur des premiers Gondry, de ses clips réalisés de mille découvertes – pour Björk, Les Rayures blanches… Proche d’un manuel de réalisateur débutant, où l’on voit les mains couper, les fils sortir et les décors sortir du papier Canson, Maya… enchante et constitue avant tout une superbe déclaration d’amour d’un père à sa fille.

 
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