“Le succès militaire de Benjamin Netanyahou au Liban efface l’échec du 7 octobre”, estime Gilles Kepel

“Le succès militaire de Benjamin Netanyahou au Liban efface l’échec du 7 octobre”, estime Gilles Kepel
“Le succès militaire de Benjamin Netanyahou au Liban efface l’échec du 7 octobre”, estime Gilles Kepel

Élise Artigau avec l’AFP
11h07, le 29 septembre 2024modifié pour

12h28, 29 septembre 2024

Les récents bombardements de l’armée israélienne à travers le Liban ont entraîné la mort de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, un puissant groupe chiite allié au Hamas en guerre contre Israël dans la bande de Gaza. Pour Gilles Kepel, auteur et spécialiste du monde arabe, « Benjamin Netanyahou est en train de réussir d’un point de vue militaire », a-t-il expliqué sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos. Pour lui, cette attaque « efface l’échec militaire et personnel du 7 octobre de Benjamin Netanyahu qui, en tant que Premier ministre, représente l’État d’Israël ».

“Nous sommes dans une logique de guerre dans toutes ses dimensions”

“C’est une attaque qui restera dans les annales de la guerre moderne”, a-t-il déclaré. Après avoir fortement affaibli le Hezbollah avec l’attaque du beeper, cette frappe ultra-ciblée contre le chef du groupe terroriste montre une escalade des événements sans précédent. “La destruction militaire de l’appareil du Hezbollah est très importante en termes géopolitiques et a considérablement affaibli l’Iran”, a expliqué le professeur d’université.

Selon lui, le problème majeur reste les pertes importantes en civils. «Cette horrible expression de ‘dommages collatéraux’ est une autre conséquence de ces attentats. Tous les civils fuient et les gens qui n’étaient pas du Hezbollah sont bombardés. Nous sommes dans une logique de guerre dans toutes ses dimensions avec ce que cela engendre ».

Les grèves les plus meurtrières depuis 2006

Selon l’ONU, des dizaines de milliers de personnes ont fui le pays face aux violences de cette semaine et la vague d’explosions meurtrières a fait des dizaines de morts. L’OMS a de son côté déclaré que près de 6.400 personnes avaient été blessées au cours de cette semaine et appelé à une « désescalade immédiate ». Ces frappes sont les plus meurtrières depuis la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006.

Il semble cependant impossible que le Hezbollah reste sans réponse car même si le groupe terroriste est sans chef, son remplaçant doit déjà être prêt à le remplacer. « Naïm Qassem, le bras droit de Hassan Nasrallah, n’est pas concerné à ma connaissance. Il doit donc être le nouveau patron du Hezbollah », a déclaré Gilles Kepel. Un autre nom est attendu pour remplacer le leader, et c’est le cousin de Hassan Nasrallah, Hachem Safieddine, qui pourrait également être un successeur potentiel. Le Conseil de la Choura, l’organe suprême du parti, élira prochainement son nouveau chef.

 
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