Cartographie des bâtiments publics | Une carte pour prévenir les décès liés à l’amiante

Cartographie des bâtiments publics | Une carte pour prévenir les décès liés à l’amiante
Cartographie des bâtiments publics | Une carte pour prévenir les décès liés à l’amiante

Bien qu’interdit au Canada depuis 2018, l’amiante est encore presque partout. Jeudi, l’Association des victimes de l’amiante du Québec (AVAQ) a publié une carte des édifices publics qui contiennent ce dangereux minéral, pour aider la population à y voir plus clair.


Publié à 15h30

Mis à jour à 16h35

La carte recense près de 3 700 bâtiments publics contenant de l’amiante, certains appartenant aux réseaux de santé et d’éducation. «Nous voulons que ce soit un outil de prévention pour les gens», affirme Norman King, épidémiologiste et conseiller scientifique à l’AVAQ.

Pour élaborer la cartographie, l’AVAQ a analysé des documents déposés au Bureau d’audience publique en environnement (BAPE) en 2020 et liés au rapport 351, en plus de faire plusieurs demandes d’accès à l’information auprès de différents ministères. L’organisme a embauché Samuel Gélinas, étudiant à la maîtrise en géographie à l’UQAM, pour illustrer les données recueillies.

Voir la carte

À l’état inerte, l’amiante contenue dans les structures des bâtiments du siècle dernier ne présente aucun danger pour la santé. “Mais si nous décidons d’effectuer des travaux dans l’un de ces bâtiments, il suffit d’une très petite dose d’exposition pour nous rendre malade”, prévient Norman King.

Chaque année, les poussières d’amiante sont responsables de centaines de décès causés par des maladies respiratoires comme le mésothéliome, un cancer de la muqueuse du poumon, selon les données de la CNESST, qui indiquent également que 85 % de tous les décès par maladies professionnelles sont des travailleurs exposés à l’amiante.

« La prévention est la première étape pour garantir que personne ne développe ces maladies débilitantes et mortelles », ajoute Norman King.

Mesure de prévention

L’accès à un registre comme celui de l’AVAQ est une avancée, selon Francine Labrèche, professeure spécialisée en santé publique à l’Université de Montréal. « C’est très utile, notamment pour les travailleurs qui souhaitent vérifier si le bâtiment dans lequel ils vont effectuer des travaux contient de l’amiante. […]car dans ces cas-là, des mesures supplémentaires doivent être prises », dit-elle.

Cependant, il ne suffit pas de rendre ces données publiques. “Il faut aussi bien diffuser l’information”, estime le chercheur, selon qui il arrive encore trop souvent que des travaux dans les bâtiments soient entrepris sans les précautions nécessaires. « Dans ces cas-là, il y a parfois des erreurs et des contaminations ont lieu. »

Une personne qui inhale un peu de fibre d’amiante ne tombera pas nécessairement malade, rassure Francine Labrèche, précisant que certains types d’amiante présentent plus de risques pour la santé que d’autres. « Mais si vous devez être exposé, il existe des moyens de vous protéger », explique-t-elle. D’où l’importance de bien s’informer. »

La cartographie de l’AVAQ ne concerne pas les immeubles résidentiels, mais l’organisme espère inciter les municipalités à imposer des tests d’amiante à tous les propriétaires qui souhaitent rénover leur maison. «En faisant cela, nous protégerions non seulement les travailleurs qui effectuent le travail, mais également les personnes qui vivent dans ces environnements», ajoute Norman King.

 
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