l’essentiel
Du 25 septembre au 29 novembre, la photographe Danièle Boucon exposera les violences faites aux hommes au Centre Henri Desbals. Un « Cousu Main » inédit.
Les photos sont belles, fortes et inattendues. À l’heure où #MeToo a mis en lumière les violences subies par les femmes depuis des décennies, il était audacieux pour une artiste de présenter les mêmes violences faites aux hommes. Danièle Boucon l’a fait. Dans la salle du Centre Henri Delbals, le visiteur découvre l’exposition « Cousu Main » des photos d’hommes masqués de blanc, d’autres aux profils ourlés d’un fil, symbolisant à la fois, comme on le devine, une cicatrice, témoin d’une blessure et des points de suture en réparation : « Ces portraits d’hommes sont une manière d’égaliser hommes et femmes dans une même souffrance, celle de la violence, estime Danièle Boucon. Elle fait suite à l’exposition « Des maux à l’image » de 2022 sur les violences subies par les femmes dans laquelle dix portraits de femmes mettaient en lumière des corps maltraités. »
Des vies violées
Des portraits pour des histoires singulières accompagnées de témoignages souvent très durs comme celui de cet homme « dont l’expérience n’est faite que d’agressions sexuelles et qui nous rappelle que malheureusement cela n’arrive pas qu’aux femmes ». Ce qui bien sûr n’excuse rien et n’atténue pas la souffrance des femmes : « Ces hommes ont souffert pendant un temps infini dans leur vie d’inceste, de violences parentales, d’actes pédophiles, parfois aussi de coups de leur partenaire, constate Danièle Boucon. Ces hommes ont déposé des plaintes qui n’ont jamais été résolues, au même titre que les femmes ». « Il n’y a peut-être qu’un seul point qui distingue ces deux situations douloureuses, conclut cette photographe : l’image de la virilité masculine qui n’autorise pas encore les hommes en 2024 à admettre leur état de victime ».