Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, participe à l’émission Intervilles le 2 juillet 1997, au sein de l’équipe du parc d’attractions pour le test de culture générale. Une séquence qui donne lieu à un vaste scandale de tricherie dénoncé quelques semaines plus tard par le Canard Enchaîné.
Le point de départ de toute cette histoire tombe le 2 juillet 1997. Le Puy du Fou, en Vendée, accueille comme adversaire le Pays d’Ancenis, communauté de communes de Loire-Atlantique. Après l’affrontement au jeu de la vache et autres jeux, les deux villes, représentées par une cinquantaine d’individus, passent la main à leurs intellectuels. Ils sont chargés de répondre à quelques questions de culture générale pour terminer leur partie, parmi eux, Bruno Retailleau, directeur de la Cinéscénie et ancien bénévole du parc et vice-président du conseil général de Vendée.
Il se cache pour donner la bonne réponse
Pour ses questions de culture générale, c’est Jean-Pierre Foucault qui est aux commandes et pose ses questions aux « champions ». La première question est posée aux concurrents du Puy du Fou. Elle vaut trois points. A côté de Foucault, un homme forme le chiffre trois avec ses doigts le long de sa cuisse. L’équipe du Puy du Fou fait semblant de se concerter et demande à la fin du chronomètre qui laisse le temps à la réflexion : « Un peu au hasard, nous avons accepté de donner le numéro 3. » L’équipe répondra toujours par un chiffre pour donner ses réponses alors que Jean-Pierre Foucault n’a jamais associé sa réponse à un chiffre. Mais l’essentiel est fait pour le Puy du Fou qui va en finale.
Une tricherie dénoncée par le Canard Enchaîné
Dans son éditionn du 17 septembre 1997Le journal satirique dénonce la tricherie, glissant dans ses pages des photos montrant le présentateur avec ses trois doigts formés dans le dos de Jean-Pierre Foucault. Il sera poursuivi pour diffamation. Selon des témoignages recueillis par nos confrères de Libération « Bruno Retailleau aurait pu voir l’homme aux côtés de Foucault donner les bonnes réponses. » Cela s’était déjà produit un an plus tôt lors de la finale contre la ville de Pont Saint-Esprit, commune du Gard qui affrontait Le Puy du Fou. Une longue procédure judiciaire s’en était suivie pendant des années.
Bruno Retailleau en rit beaucoup
Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a de son côté jamais nié les faits. Invité en octobre 2017 sur France Inter, le chef de file des sénateurs LR avait même ri de bon cœur en écoutant la chronique de l’humoriste Charline Vanhoenacker. « Quand même, à côté de Balkany, Guéant, Woerth et toutes les affaires, n’as-tu pas un peu honte, toi, avec ton histoire de tricherie ? Intervilles ?”
