Time to love dance électrise Biarritz et le Pays Basque

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“Crocodile”, by Martin Harriague and Emilie Leriche, presented during the festival Le Temps d’aimer la danse, in Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), on September 5, 2024. STÉPHANE BELLOCQ

Avec son titre résolument sentimental, le festival Le Temps d'aimer la danse, à l'affiche jusqu'au 16 septembre dans différents lieux de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et dix-sept villes du Pays basque, entame la rentrée en douceur et à bras ouverts. Trente-quatre ans que la manifestation, emmenée par le chorégraphe Thierry Malandain, directeur du Ballet Biarritz, conserve intacte sa ferveur pour tous les styles et tous les genres. Contemporain, flamenco, hip-hop, danses traditionnelles, le menu joue au yo-yo sans laisser d'appétit. « Et c'est la bonne recette ici pour continuer à éveiller la curiosité des gens et leur faire changer d'air quand ils en ont envie. »assure Malandain, heureux d'annoncer que les ventes de billets sont prises d'assaut depuis juin et que les salles sont pleines.

L’édition 2024, qui réunit trente-neuf compagnies de toutes tailles, dont les impressionnants Ballets de Berne, de Marseille et de Monte-Carlo, s’est ouverte avec une volée de propositions contrastées et électrisantes. Au Théâtre du Colisée de Biarritz, la jeune artiste coréenne Sun-A Lee déroule les trois volets de Pièces de couvertureune quête ritualisée sur le thème annoncé de la guérison. Entre masque de chèvre, argile et eau, entourée de trois complices, elle risque la lenteur et l'intériorité.

Sur un mode plus tourmenté, le chorégraphe et briseur espagnol d'origine japonaise Akira Yoshida livre avec L'enterrement de l'écorceune fable existentielle sur la solitude et l'errance. Une valise à roulettes et une chaise d'enfant sont les seuls appuis du personnage masculin qui se débat dans le vide. Régulièrement entouré de ténèbres, Akira Yoshida donne tout son sens à un hip-hop fluide et nerveux dont les soubresauts et les rebondissements racontent avec justesse l'histoire de la défaite et de la douleur.

L'art d'être en couple

Au contraire, sous le titre de Mineure en fantastiquele Portugais Marco da Silva Ferreira met en branle une mécanique ludique et astucieuse pour les danseuses Chloé Robidoux et Anka Postic, véritables sources vivantes. En plein air, près de la plage, sur un carré de 4 mètres sur 4, cette pièce courte et rapide fait exploser les registres hip-hop, contemporain et classique sur la musique Fantaisie en fa mineurle Schubert.

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Au Théâtre Michel-Portal de Bayonne, le duo au titre curieux Crocodilede Martin Harriague avec Emilie Leriche, a en réalité la peau très douce. Encadrés par deux joueurs de marimba, dont les sons élastiques soulèvent les corps, les danseurs déclinent l’attrait de l’amour dans une étonnante palette de couleurs. D’abord distants, puis au contact, enlacés l’un à l’autre, ils conversent selon une partition de mouvements aussi inventifs que volubiles. La jambe de l’un dialogue avec le bras de l’autre, un cou tremble qui fait trembler de loin un genou, un visage s’incruste dans les mains de son partenaire… Echos et variations, ce ping-pong léger et magique donne lieu à un mikado merveilleux, dont l’abstraction s’entoure de tendresse. La géométrie est mise au service de l’art d’être à deux et c’est un régal. Avec cette pièce qui a fait lever le public, Martin Harriague, remarqué depuis cinq ans et récemment nommé directeur du Ballet de l’Opéra Grand Avignon, impose son écriture.

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