Trébeurden. Un dernier adieu au restaurant Le Kenavo

Voir mes actualités
Follow Le Trégor

LE Restaurant Kenavoune institution dans Trébeurden ? Peut-être. En tout cas, un endroit où la clientèle locale se sentait un peu à l’aise. C’est précisément pour cela Loïc and Magali Ropars souhaitent préparer leurs clients à la fin de cette merveilleuse aventure qu’ils ont vécue à leurs côtés. Ils reviennent sur ces 22 années.

D’abord une histoire de frères

Il était une fois une « cabane en bois » où les frères Ropars et Menguy, quatre de Trébeurdin, louaient des jet-skis et des bateaux. De là est née l’idée d’un bar, puis finalement d’un restaurant. Les quatre associés se sont partagé les rôles.

En 2001, La Cabane Bambou ouvre, puis Le Kenavo l’année suivante, héritage du petit bar très populaire, Le P’tit Kenavo. Et Loïc se retrouve à la tête d’un restaurant qu’il compare à un « gros bateau ».

Il faut garder le cap avec l’équipage, dans une harmonie dont bénéficient les passagers.

« Voir les gens heureux »

Un restaurant qui ne sert pas uniquement à manger. « C’était un lieu de partage, un endroit détendu où vivre « C’est un endroit convivial et familial », insiste Magali, le sourire étincelant. D’ailleurs, depuis l’annonce de la fermeture sur les réseaux, les messages chaleureux affluent, comme celui de Colo : « Merci pour votre gentillesse, votre sourire. Bravo aux équipes mais surtout aux chefs d’orchestre, Lolo et Mag, son incontrôlable soliste !

« Ce qui me rend heureuse, c’est de voir des gens heureux », confie Magali. « Des couples se sont formés sous nos yeux », confie-t-elle, rayonnante d’émotion.

De merveilleux souvenirs

Cécilia Hornus et Thierry Ragueneau se sont mariés à Kenavo. Tous les acteurs deUn long dimanche de fiançailles croisés avec Jean-Pierre Jeunet lors du tournage. Entraîneurs de football, animateurs radio. Sandrine Kimberlain s’y installe régulièrement.

Nous avons voyagé à travers le monde pour rendre visite à nos clients.

Certains deviennent des amis, comme les gendarmes du SAG de Rennes. Ils reviennent depuis 20 ans, depuis ce jour où, à 22h30, ils cherchaient désespérément un endroit où manger. Kenavo a accepté de les servir. « C’est notre cantine », disent-ils.

Dans la salle des machines

Le couple attachait de l’importance à être des patrons honnêtes et attentionnés. Loïc est heureux d’avoir pu garder son deux cuisiniers fidèlesStéphane et Philippe. Éden, Arwenn et Rose étaient très jeunes lorsqu’ils admiraient la jeune serveuse Magali. « J’aimerais travailler avec toi », lui disaient-ils. Et cette saison, ils ont tous les trois été embauchés en salle.

Il a fallu, c’est sûr, “maintenir le cap” le 1er mai, quand une coupure de courant est survenue en plein service, alors que la salle était pleine. “Le gaz a sauvé la mise”.

Un projet de couple

« C’est un métier de passion et un choix de vie », résume Loïc. Et Magali d’ajouter : « Notre couple a été une force. Nous sommes vraiment complémentaires. Nous avons réussi à trouver des énergies et des équilibres positifs. »

Eux aussi se préparent petit à petit à quitter « le bateau » dans lequel ils ont investi tant de temps et d’eux-mêmes. L’avenir n’est pas encore complètement tracé, mais il leur permettra certainement « d’avoir une vie de famille plus équilibrée, avec des horaires, des week-ends et des vacances d’été ».

Nous remercions chaleureusement notre clientèle, que nous serons heureux de rencontrer, puisque nous restons Trégorrois.

« Vous faites comme les médecins, vous nous abandonnez. C’était mon seul endroit où sortir », s’emporte Eliane.

Qu’elle soit rassurée. Le restaurant a été vendu et les acheteurs rouvriront après quelques travaux.

Marie-José Mignot

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actualité.