Un avocat québécois jugé pour agression sur enfant

Un avocat québécois jugé pour agression sur enfant
Un avocat québécois jugé pour agression sur enfant

Le procès de Me Grenier a débuté jeudi au palais de justice de Québec. L’avocat, qui œuvre principalement en droit du travail et en droit administratif, a été accusé d’atteintes sexuelles en juillet 2019.

Au moment du dépôt des accusations, M. Grenier travaillait pour le cabinet d’avocats Cain Lamarre. L’homme de 74 ans avait démissionné lorsque les accusations ont été rendues publiques par Le soleil.

Après de multiples requêtes à trancher et la tenue d’une enquête préliminaire, le procès a finalement pu débuter jeudi. La plaignante, aujourd’hui âgée de 29 ans, a raconté les agressions qu’elle a subies lorsqu’elle était enfant, selon ses souvenirs.

La jeune femme a décrit trois incidents distincts où Gilles Grenier, un ami de la famille, aurait posé les mains sur elle. Elle sait qu’il y en a eu d’autres, mais ses souvenirs sont trop flous pour en parler en détail.

Caresses

Émilie (nom fictif) rencontre Gilles Grenier lorsque ses parents se lient d’amitié avec lui. Les deux familles fêtent ensemble de nombreux événements : Noël, jour de l’An, anniversaires, carnaval.

Au fil du temps, la fillette s’est liée d’amitié avec un des garçons de Grenier, qui avait le même âge que son petit frère. Les trois enfants jouaient souvent ensemble.

À l’été 2003, Émilie se souvient d’avoir assisté à une fête de famille, elle avait huit ans. Tous les invités pouvaient rester dormir, à condition d’avoir une tente. La jeune fille raconte qu’elle et son frère sont restés dormir avec Gilles Grenier et son fils.

La fille s’est réveillée au milieu de la nuit parce que Grenier mettait ses orteils dans sa bouche, a-t-elle dit.

« Il me caressait l’entrejambe, j’entendais la succion sur mes orteils et j’entendais sa respiration qui était assez forte. Je faisais semblant de ne pas être réveillée parce que j’étais complètement terrifiée. »

La femme de 29 ans se tient droite. Elle parle doucement mais distinctement. Elle refuse de regarder Gilles Grenier pendant son témoignage, mais n’a pas formulé de demande particulière pour être interrogée dans une autre salle.

Sous la tente, Émilie raconte que Gilles Grenier lui a touché la vulve et les fesses directement sur la peau. Elle portait une veste, mais ne se souvient pas si elle avait des sous-vêtements. Elle n’a jamais discuté des événements avec l’intéressé, elle a fait comme si de rien n’était.

Environ un an plus tard, Gilles Grenier a accepté de garder Émilie et son petit frère à son domicile. La jeune fille était allongée sur le divan lorsque son tuteur est venu la rejoindre. Il lui a caressé les fesses et la vulve, et a également inséré ses doigts dans son anus, selon le récit de la plaignante.

Elle se sent alors « vulnérable et terrifiée ».

Pour le troisième événement, Émilie se trouve au chalet de Gilles Grenier, qui s’occupe toujours d’elle. Son petit frère et le fils de l’accusé jouent dans la piscine pendant qu’elle prend place au salon.

Gilles Grenier vient la rejoindre à nouveau, il lui caresse à nouveau les pieds, les jambes et la vulve. Les gestes s’arrêtent brusquement lorsque les deux garçons entrent dans le chalet.

Souvenirs

Émilie n’a jamais évoqué les événements jusqu’à ce qu’elle se confie à une amie à l’âge de 17 ans, à la fin du secondaire. « C’était un fardeau que je gardais sur mes épaules, j’avais besoin d’en parler à quelqu’un. »

Quelques années plus tard, elle en parle à son conjoint. Cette fois, elle entre dans les détails. Elle lui montre même des photos de son agresseur présumé. La jeune femme entame alors une longue période de réflexion. Le poids de ces expériences la pousse même à passer du temps à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.

A la fin de ce séjour, elle raconte tout à ses parents. Elle suit alors une thérapie pour mieux comprendre les agressions qu’elle a subies. Grâce à ce suivi thérapeutique, ses souvenirs deviennent plus clairs et sa version des faits évolue.

La jeune femme a déposé une plainte contre Gilles Grenier en décembre 2017.

Mensonges

Gilles Grenier a également commencé son témoignage jeudi.

Il prétend d’abord que le plaignant n’a pas les bonnes dates, la fête d’été a eu lieu en 2004, pas avant. Ensuite, les séjours au chalet sont impossibles après l’année 2006, car il était séparé de sa compagne.

Il sait très bien à quels événements la plaignante fait référence, mais nie avoir commis les actes sexuels.

Il a expliqué au juge Steve Magnan qu’il avait toujours en sa possession la tente décrite par la plaignante lors de la première agression. Certains détails qu’elle a décrits n’avaient donc aucun sens, selon lui. Entre autres, il était impossible d’y installer des lits de camp, comme l’a raconté Émilie.

Il s’emporte aussi lorsqu’il évoque l’incident du chalet. Gilles Greniers dit avoir très peur lorsque des enfants se baignent dans une piscine. Il craint beaucoup la noyade et a toujours insisté sur des mesures de sécurité strictes.

« Quand j’entends que j’ai laissé des enfants dans la piscine pour aller m’amuser au chalet, ça me touche, ce n’est pas vrai », souligne l’accusé.

L’interrogatoire de Gilles Grenier se poursuit vendredi. L’homme a retenu les services de Me Charles Levasseur, tandis que le dossier de la poursuite est mené par Me Michel Bérubé.

 
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