Le théâtre de Lina Majdalanie et Rabih Mroué dynamite les frontières entre réalité et fiction

Le théâtre de Lina Majdalanie et Rabih Mroué dynamite les frontières entre réalité et fiction
Le théâtre de Lina Majdalanie et Rabih Mroué dynamite les frontières entre réalité et fiction
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Rabih Mroué et Lina Majdalanie dans leur appartement, à Berlin, en Allemagne, le 26 août 2024. MAXIMILIAN MANN POUR « LE MONDE »

Images et mots comme armes de nouvelles guerres, fiction et réalité entremêlées, inextricables, le Liban comme épicentre de tremblements de terre passés, présents et futurs, et comme métaphore d’un monde fragmenté entre communautés… Lina Majdalanie et Rabih Mroué travaillent à leur manière toutes ces questions. Ensemble – le plus souvent – ​​ou séparément, ils inventent depuis trente ans un théâtre singulier, à la fois simple et sophistiqué, réflexif et ludique. Le Festival d’Automne, dont ils sont les invités principaux avec sept spectacles et une poignée de performances, offre une occasion unique d’explorer leur manière de dynamiter les frontières entre documentaire et fiction, entre théâtre et technologies propices à toutes les manipulations.

C’est à Berlin, dans l’est de la ville, non loin de l’Alexanderplatz, qu’ils nous ouvrent les portes de leur appartement et de leur univers. Lina Majdalanie − anciennement connue sous le nom de Lina Saneh − et Rabih Mroué y vivent depuis 2013. Depuis qu’ils ont quitté Beyrouth, “épuisé” par le contexte libanais. « C’est surtout moi qui avais envie de partir, au débutdéclare Lina Majdalanie. J’avais l’impression d’étouffer littéralement. Beyrouth est une ville passionnante, avec des intellectuels extraordinaires, mais à cause des problèmes que traverse le pays, il règne une tension permanente que je ne supporte plus. J’avais l’impression d’être aspirée de plus en plus bas.

Quitter le Liban pour panser et réfléchir aux blessures d’un pays déchiré n’empêche pas que le Liban soit toujours là, au cœur de leur travail, avec ses fractures intimes et collectives. Tout les y ramène, depuis leur rencontre en 1986, au département de théâtre de l’Université des Beaux- de Beyrouth. Tous deux sont issus de familles « non communautaire, plutôt athée, ce qui est rare au Liban »les deux jeunes gens se sont tout de suite plu et ne se sont plus quittés.

Ils avaient la même formation théâtrale, « un excellent cours, très diversifié »se souvient Rabih Mroué. « C’était la section la plus moderne de l’université, ancrée dans tous les mouvements importants depuis le milieu du XXe siècle.et siècle : Artaud, Brecht, Grotowski, Kantor, Mnouchkine, Brook, le Théâtre Vivant, le happening… Un théâtre très physique, pas du tout ringard, axé sur la libération du corps. Nous avons commencé très vite comme comédiens, en jouant professionnellement dans les spectacles de nos professeurs.

Penser la guerre plutôt que d’essayer de la raconter

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