Vincent Terrier a trouvé un point de chute. Alors que son contrat n’a pas été renouvelé par l’équipe Cofidis, dont il était l’un des trois entraîneurs depuis 2021, il s’est engagé pour la saison prochaine avec Continental China Glory-Mentech. Il retrouvera un autre Français dans le staff de l’équipe chinoise, le directeur sportif Lionel Marie. Pour DirectVélol’ancien entraîneur du Chambéry CF revient sur la décision du French WorldTeam et évoque son avenir.
DirectVelo : Après quatre saisons chez Cofidis, vous n’avez pas été prolongé…
Vincent Terrier : Ça s’est bien passé les trois premières années. Avec Sam Bellenoue (qui ne sera plus chez Cofidis également, NDLR)nous étions dans une phase un peu de chantier car Vincent Villerius était seul depuis longtemps. Nous avons réalisé des choses très positives jusqu’à la super saison 2023 pour Cofidis. Je ne sais pas si c’est grâce à l’unité performance mais nous étions en bonne forme. Ce n’est un secret pour personne, la dernière saison n’a pas été bonne du tout. On cherchait des résultats, il y avait très peu de victoires, le collectif ne prenait pas… Cédric (Vasseur) demandait toujours mieux et finalement, on n’a pas réussi à le lui proposer. Nous faisions en fait la même chose que les trois années précédentes où cela avait fonctionné.
« JE NE LE VEUX PAS »
Avez-vous été surpris de ne pas être prolongé ?
Normalement, cela se décide au moment du Championnat de France mais je n’y étais pas cette année puisque j’étais directeur sportif du Tour de Slovaquie. Je n’ai donc pas eu l’occasion de voir Cédric pendant le Championnat. On en avait parlé un peu avant, il m’a dit qu’il souhaitait un changement radical pour 2025. Je n’ai pas réussi à l’avoir tout l’été, et quand je l’ai eu en septembre-octobre, il m’a dit qu’il y aurait un changement complet pour tourner la page, tant parmi les coureurs que parmi l’équipe de performance. Malheureusement, je faisais partie de ceux qui ont dû partir.
Comment l’avez-vous vécu ?
Évidemment, quand cela vous arrive, je ne vais pas dire que vous êtes très heureux et que vous le vivez bien. On remet en question le fonctionnement sur une seule saison, sans tenir compte de ce qui s’est passé avant. C’est la loi du sport de haut niveau. Dans le football, quand ça ne marche pas, on change d’entraîneur. Nous devons y faire face. Ce qui est dommage c’est que Cédric a mis du - à décider ce qu’il voulait faire. En juin, il m’a dit que je pouvais potentiellement rester parce que humainement ça allait bien. On y a cru au moment du Giro où on s’est dit que ça recommençait, puis on espérait que ça recommencerait au Tour, on avait préparé un autre groupe pour la fin de saison lors d’un stage en altitude, mais les résultats n’ont jamais vraiment été au rendez-vous et Cédric a souhaité un changement radical. J’aurais aimé être prévenu plus tôt. Je n’ai pas eu beaucoup de - pour me retourner. Le personnel était déjà bien rempli quand je l’ai découvert.
Do you blame Cédric Vasseur?
Nous avons longuement expliqué les choses au téléphone. L’équipe ne fonctionnait pas, il fallait se justifier auprès de la direction et essayer quelque chose de nouveau. 2025 sera une année particulière, une saison charnière pour la suite du WorldTour. Il ne voulait pas prendre le risque de heurter le mur. Je ne lui en veux pas mais c’est difficile de dire que c’est à cause de la performance et que donc il faut changer. C’est ça qui me fait un peu mal au cœur mais c’est comme ça, c’est du sport de haut niveau comme je l’ai dit et maintenant j’y suis habitué.
« IL Y A TOUT À FAIRE »
Enfin, vous repartirez avec le Continental China Glory. Comment en êtes-vous arrivée dans cette structure ?
Je n’ai pas du tout pensé à China Glory. J’allais vers le développement de mon entreprise. Mon contrat avec Cofidis a duré jusqu’en novembre, j’ai mis un message sur mes réseaux sociaux sans commentaire pour m’annoncer que c’était terminé et Lionel Marie m’a écrit pour me dire qu’il voulait m’appeler. C’était fin octobre. China Glory est l’équipe de la fédération chinoise. Il a été créé pour augmenter le niveau des cyclistes dans le pays. Une page se tourne avec les JO de Paris et ils démarrent une nouvelle Olympiade. Lionel (Marie) m’a dit que le but était de faire grandir l’équipe. Il voulait apporter du nouveau, il a fait venir une DS arrivant d’Astana et de nouveaux pilotes (voir l’équipe). Il voulait aussi un coach européen et mon expérience du WorldTour l’intéressait. L’idée est de venir goûter aux courses en Europe de - en -. J’ai signé pour un an pour aider à développer le projet et il pourrait être renouvelable.
À quoi ressemblera votre quotidien ?
La plupart du travail sera effectué depuis l’Europe, mais l’équipe voulait un entraîneur capable de voyager. La particularité, c’est que les coureurs s’entraînent tout le -, toujours ensemble, un peu comme le sport. J’ai vécu un peu ça avec Chambéry et cette expérience a intéressé Lionel. Il faut proposer des entraînements à des coureurs toujours regroupés. Ils feront un stage en altitude en janvier. Je vais donc les rejoindre pendant presque un mois en Chine, avant les Jeux Asiatiques. Ils sont basés en Turquie pendant une partie de la saison. Je courrai comme DS. De juillet à octobre, il existe un grand calendrier en Chine.
Ce sera votre première expérience à l’étranger…
Il y a une petite appréhension à vivre un peu là-bas car c’est une autre culture. Un entraîneur adjoint parle anglais, il y a aussi toujours un traducteur. Il y a tout à faire. Le bon côté c’est que j’ai déjà vu que les coureurs sont très attentifs. Les coureurs font exactement ce que vous leur dites de faire, sans poser de questions.
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