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« Le vélo, c’est pour les bobos des grandes villes » – 6 exemples concrets qui prouvent le contraire

«Le vélo, c’est pour les bobos des grandes villes» – cette critique réductrice ignore une évidence : le vélo dépasse largement les frontières des métropoles. En milieu rural, périurbain ou isolé, les initiatives locales montrent qu’avec un peu de volonté et des infrastructures adaptées, le vélo devient un outil de mobilité universel. Voici six exemples qui le prouvent.

, au-delà des grandes villes : ces territoires qui font aussi du vélo

Ces gars-là n’ont jamais quitté leur quartier bohème.» ; “On en a marre des écologistes bohèmes» ; “Bobos urbains sur roues» – une sélection de commentaires sur certains de nos articles partagés sur le réseau d’Elon Musk. Un réseau que Weelz! n’est pas parti, mais sur lequel nous partageons uniquement nos publications, automatiquement. Nous ne répondons pas aux commentaires.

Le cyclisme est une activité bohème – un refrain que nous avons tous entendu en tant que cyclistes. Surtout quand on tente d’expliquer les bienfaits du vélo : pratique, économique, non polluant, bon pour la santé… Bref, vous les connaissez déjà. Ce « point bobo », comme on l’appelle, est régulièrement utilisé. Les « antis » affirment que le vélo n’est possible que dans les grands centres urbains.

Bien plus qu’un simple moyen de transport pour citadins branchés

Dans le département d’Ille-et-Vilaine, on semble avoir compris comment créer un réseau cyclable intercommunal

L’idée selon laquelle le vélo est réservé aux citadins ignore une réalité beaucoup plus variée et inclusive. Partout en , et même au-delà, des cyclistes de tous horizons démontrent que le vélo est bien plus qu’un simple mode de transport pour citadins branchés. De la campagne à la montagne, en passant par les banlieues et les petites villes, le vélo trouve sa place et répond aux besoins de mobilité. Tant qu’on lui laisse une chance.

En pointant du doigt ces cyclistes des grandes villes, qui bénéficient d’un réseau cyclable décent, on démontre un fait : lorsque les infrastructures existent, même si elles peuvent être améliorées, le nombre de cyclistes augmente. Ce qui nous amène à un autre sujet, celui de la distance. On pense, souvent à tort, que ceux qui ont choisi le vélo comme mode de transport le font parce qu’ils n’ont qu’une courte distance à parcourir.

Plus d’infrastructures cyclables = plus d’utilisation

Il en faut peu pour que ça marche, comme ici, près de Saint-Nazaire © Place au Vélo Estuaire

En réalité, ces derniers se mettent en selle car ils disposent de routes adaptées à cette pratique. Nous ne parlons même pas ici d’une belle piste cyclable sécurisée. Seule une piste cyclable, ou un trottoir transformé à la hâte en « voie partagée », légitimera l’usage du vélo. Ce n’est donc pas seulement une question de distance.

Évidemment, plus l’infrastructure est propre et sécurisée, plus son utilisation augmentera. Surtout, plus la typologie des cyclistes va s’élargir. Si seuls les cyclistes les plus aguerris et les plus audacieux osent emprunter une piste cyclable mal construite, les débutants et autres nouveaux cyclistes l’emprunteront à condition qu’elle soit conforme aux normes cyclistes.

Les infrastructures – ou leur absence – conditionnent cette perception

Prenons l’exemple de deux communes distantes de seulement 5 km l’une de l’autre. Si ces dernières ne sont reliées que par une route départementale dangereuse, il ne se passera rien. L’automobile restera le mode dominant. En revanche, si vous bordez cette route départementale d’une piste cyclable sécurisée, l’usage du vélo va augmenter.

Le vélo n’est pas réservé qu’aux bobos urbains : 6 preuves en selle

« une vision étriquée du vélo comme privilège des citadins »

Alors vélo = plaies urbaines ? Ces critiques nous ramènent toujours au même point : une vision étriquée du vélo comme privilège des citadins. Mais la vérité est tout autre, et ce sont souvent les infrastructures – ou leur absence – qui conditionnent cette perception.

Ce qui démontre une évidence : lorsque nous offrons aux cyclistes la possibilité de rouler en toute sécurité, ils réagissent. Cela dépasse largement les frontières des grandes villes. Voici six exemples concrets qui illustrent comment le vélo transforme les territoires.

Même en Creuse, on se déplace à vélo

© François Delotte

Un premier exemple en Creuse, département loin d’être très urbanisé. Celui-ci vient d’inaugurer une liaison cyclable. Avant, il est fort probable qu’aucun habitant de la commune de Saint-Fiel ne songerait à rejoindre Guéret à vélo (et inversement). Distance : 5,7 km, soit 20 minutes en vélo.

La liaison cyclable contourne la route départementale et sécurise les déplacements à vélo. Objectif : faire en sorte que les habitants de cette petite commune creusoise pensent au vélo avant la voiture. “57% des Saint-Fielais travaillent à Guéret.», explique à Ouest-France Eric Correia, le président de l’agglomération du Grand Guéret.

Près de Cholet, bientôt une piste cyclable entre deux villes

© CO – LUCAS ROJOUAN

Les habitants de la petite commune de Montilliers dans le Choletais pourront prochainement relier celle de Lys-Haut-Layon (Vihiers) – et inversement – ​​via une piste cyclable. Distance ? Cinq kilomètres de route départementale rectiligne, et donc dangereuse pour les cyclistes, sans voie séparée.

Le département du Maine-et-Loire indique avoir soutenu financièrement 14 projets de pistes cyclables, dont celui entre Montilliers et Lys-Haut-Layon. “C’est une connexion quotidienne, on sait qu’elle sera très chargée.», disent-ils.

Dax : le sud-ouest aussi à vélo

Élargir les possibilités de déplacements utilitaires sur le territoire.», c’est ce que souhaite Julien Dubois, le président du Grand Dax. Dans son programme il y a un plan cyclable pour atteindre différents points de l’agglomération. A terme, le tracé permettra aux habitants de quatre communes (Rivière-Saas-et-Gourby, Angoumé, Mées et Saint-Paul-les-Dax) de rejoindre le centre-ville de Dax à vélo (et inversement).

98% du parcours de 14,8 km sera de type voie verte (donc interdit aux véhicules motorisés). Il améliorera notamment la sécurité des cyclistes utilitaires mais aussi celle des cyclotouristes de passage. Dax est, en effet, l’une des scènes de La Scandibérique.

Dans la Marne, des cyclistes ruraux heureux

Séparation de la circulation motorisée, voie élargie, éclairage par capteurs ; Les cyclistes franciliens originaires de Saint-Thibault-des-Vignes, en Seine-et-Marne, pourront parcourir les quatre kilomètres qui les séparent de Torcy (et inversement) en toute sérénité. Un projet qui s’inscrit également dans le réseau Vélo Ile-de-France (VIF) et qui viendra compléter le schéma directeur cyclable de la capitale et de la Vallée de la Marne.

Bretagne : le vélo… et la patience

© Le Télégramme / Claire Charpy

En Bretagne, entre Kermaria-Sulard et Pleumeur-Bodou, un projet de piste cyclable de 14 km fait débat. Carine Hue, chargée de la mobilité de l’agglomération de Lannion, lutte contre les blocages administratifs qui freinent ce projet. Le département des Côtes-d’Armor met des bâtons dans les roues du projet, sous prétexte qu’il apporte trop de modifications aux routes existantes.

Ces changements sont toutefois nécessaires pour rendre les cyclistes plus sécuritaires et encourager les déplacements à vélo dans cette région. Le 17 novembre, une balade à vélo a eu lieu entre les deux communes. Elus et habitants se sont rassemblés pour exiger l’accélération du projet.

Le Nord : entre mines et mobilité active

Près de Lens, les terrils du 19/11 © Pidz

Dans le Nord, on adore sans aucun doute le vélo. Il est déjà facile aujourd’hui de rejoindre les villes de Roubaix et Tourcoing à vélo depuis le centre-ville de Lille (et inversement). Bientôt, vous pourrez faire de même avec Lens. Le projet, qui s’inscrit dans un contrat de destination touristique, a été signé début octobre par les deux communautés d’agglomération de Lens-Liévin et Hénin-Carvin.

Ce projet de liaison cyclable d’une trentaine de kilomètres a donc avant tout une vocation touristique ; découvrez le patrimoine du bassin minier (comme ici sur graviers) ou encore allez visiter le musée du Louvre-Lens à vélo. Sans doute devrait-il également permettre aux cyclistes utilitaires basés entre ces deux villes de se déplacer.

Le cyclisme n’a pas de frontières, seulement des perspectives

Ces exemples sont simples et très localisés. Ils démontrent que le vélo n’est ni un luxe urbain ni une lubie de bobo, juste un outil de mobilité concret et universel. Là où les infrastructures se développent, l’utilisation du vélo augmente. A condition que chaque territoire – village, commune, ville, communauté de communes, département, région – offre à ses concitoyens la possibilité de choisir ce mode de transport. En fin de compte, le cyclisme n’a pas de frontières, seulement des perspectives.

Photo credit (featured image): Tous à Vélo Cholet-Agglo.

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